C'est sur une parcelle en appellation beaujolais villages du domaine des Frontières, destinée à la production rouge et de rosé, que François-Xavier Bellamy a débuté sa visite du 9 septembre dans le Beaujolais. Jérémy Thien, vigneron du domaine, et plusieurs représentants du monde viticole – notamment Nathalie Chuzeville, directrice de l'ODG des crus et Daniel Bulliat, président d'Inter Beaujolais – les a emmenés, après une brève visite et présentation du village, sur les hauteurs de la commune.
La sécheresse et le dérèglement climatique ont bien entendu été au cœur des discussions, le millésime 2022 étant marqué par une grande qualité mais des quantités plus faibles que la normale, en raison de la sécheresse et des fortes chaleurs. "Les phénomènes climatiques sont de plus en plus intenses : l'année dernière c'était le gel, maintenant c'est le manque d'eau", a souligné Jérémy Thien. Un phénomène auquel la profession tente de s'adapter, notamment en adaptant des pratiques plus vertueuses. Pour autant, elle demande à ce qu'on lui laisse des délais suffisants pour réaliser ces changement "Il faut nous laisser du temps : la sortie du glyphosate est possible, mais pas dès maintenant", ont notamment pointé les représentants de la profession, soulignant également que des pays européens voisins n'étaient pas soumis aux mêmes obligations, ce qui peut amener à des distorsions de marché. "Il est effectivement frappant de voir à quel point on exige une rapidité de changement de votre part : il ne faut pas se tirer dessus et perdre face à concurrence", a affirmé le député européen.
"Faire une passerelle entre le local, le national et l'Europe"
Parmi les sujets évoqués avec le député par la profession, l'évolution des étiquetages de bouteilles : en décembre 2023, les bouteilles de vins, comme les autres produits, devront afficher valeurs nutritionnelles et la liste de leurs ingrédients.
Depuis 2011, les produits alcoolisés bénéficiaient d'une dérogation pour ne pas les y faire figurer. Pour Nathalie Chuzeville de l'ODG des crus, la dématérialisation de ces informations serait "la bonne solution", permettant de ne pas surcharger l'étiquetage des bouteilles de vins.
D'autres préoccupations ont été remontées à François-Xavier Bellamy, notamment la recrudescence des cas de flavescence dorée ou la prochaine réforme des AOC, la profession ayant sollicité le député pour que ces dernières soient maintenues en évitant un "nivellement par le bas". Des questions que le député compte porter "au cœur des débats européens". Alexandre Portier s'est réjouit de cette rencontre, dont l'ambition était de "faire la passerelle entre le local, le national et l'Europe".