Elles sont quatre filles, mineures au moment des faits, à avoir été représentées vendredi 5 août au tribunal de Villefranche. Quatre victimes des messages du même homme de 34 ans, mains jointes et tête basse dans le box des accusés.
Domicilié en Calade et amené à se présenter dans le cadre d'une comparution immédiate, il a, à plusieurs reprises, incité ces jeunes filles à commettre des actes sexuels divers et variés. "Sur lui-même, ou sur elles", a rappelé la présidente du tribunal. Des faits qui se sont produits entre le 2 février 2020 et le 22 avril 2021 pour deux des victimes et entre juillet 2020 et 2021 pour les deux autres. Des échanges de photos nues de l'une des victimes ont même été demandés.
"Ses victimes sont vulnérables"
L'individu, né en 1988, n'en était pas à son galop d'essai. Le 14 décembre 2015, alors âgé de 27 ans, il avait été jugé et condamné pour des faits similaires, écopant d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans. En 2020, il avait aussi pris une peine d'avertissement et dix mois de sursis.
Et c'est à peine ce sursis terminé qu'il a récidivé pour les faits l'ayant amené devant les juges vendredi. "Ses victimes sont vulnérables, a rappelé la procureure de la République. Il reconnaît les faits mais les banalise. Il y a un risque de réitération et de pression sur ces jeunes filles." Cette dernière a donc requis un placement en détention judiciaire dans l'attente de son jugement.
Jugé le 9 septembre
L'avocate du prévenu a pour sa part défendu le respect du contrôle et du suivi socio-judiciaire de son client pendant cinq ans. "On comprend qu'il est capable de respecter des obligations quand il est soumis à un cadre", a-t-elle souligné. Selon elle, l'homme n'est pas un "prédateur d'enfants" et subit une "grande précarité sentimentale et affective", avec une "vie sexuelle appauvrie". Ce serait pour "mieux se valoriser" qu'il s'en prendrait à des mineures.
Elle a également invoqué un arrêt de travail en 2019 suivi d'un licenciement l'ayant mis en état de fragilité. La représentante a réclamé un contrôle judiciaire ou une assignation à résidence pour son client, expliquant que sa famille était prête à se mobiliser pour l'héberger hors de Villefranche. Le prévenu a requis un délai pour préparer sa défense. Les juges ont choisi de suivre les réquisitions et l'homme a été placé en détention provisoire. Son audience a été renvoyée au 9 septembre.