Comme le FCVB, la GSI de Pontivy s'était offert une parenthèse dorée dans son quotidien. C'était le 6 janvier dernier. Et ce jour-là, pour les 32es de finale de la Coupe de France, les Morbihannais étaient tombés (0-4) les armes à la main face à Mbappé, Neymar, Dani Alves et consorts. Retour sur une expérience hors du commun avec Yannick Blanchard, coach des Bretons.
Quelle avait été votre réaction après le tirage au sort de ces 32es de finale ?
"Forcément beaucoup de joie et un vrai honneur de recevoir une équipe comme le PSG. A travers ce match-là, on savait qu'on allait pouvoir mettre en lumière le club, les bénévoles, les joueurs... Après on savait très bien que sportivement ça allait être compliqué."
Vous aviez aussi dû gérer des sollicitations médiatiques inhabituelles pour vous. Ça avait été compliqué ?
"C'était surtout la dernière semaine qui était compliquée. Avec le staff on avait décidé d'organiser des points presse 45 minutes avant chaque entraînement. A chaque fois je nommais six joueurs pour que tout le monde se sente vraiment concerné. Et pendant les dernières 72 h, j'avais demandé aux gars de ne pas répondre aux sollicitations. L'idée était de tout couper dès le vendredi et de se concentrer sur le match du PSG uniquement."
Comment aviez-vous préparé ce match si particulier ? Vous aviez un plan de jeu ?
"On voulait déjà montrer un beau visage. Je ne voulais pas qu'on passe notre temps à défendre pendant 90 minutes. Ça aurait été ridicule. L'idée était de jouer au football et si possible les mettre en difficulté. Après, la difficulté face à cette équipe, c'est d'être bon dans la durée. Dès qu'on a un coup de moins bien, on est punis."
Et c'est ce qui vous est arrivé après 30 minutes de jeu...
"Oui, on prend un but contre notre camp sur un ballon anodin. Mais à côté de ça, je crois qu'on est une des équipes qui a le plus frappé contre eux en première mi-temps (NDLR : six tirs). Ça prouve quand même notre volonté de jouer même si au final le score est un peu lourd (0-4)."
Qu'est-ce qui vous avait le plus impressionné dans ce PSG version 2018-2019 ?
"Neymar. Il y a une équipe avec et sans lui. Malheureusement pour nous il était là en 32e. C'est vraiment lui qui fait la différence sur le match avec un but et trois passes décisives. S'il n'avait pas été là, peut être que ça aurait été différent."
Personnellement, comment avez-vous vécu ce match ?
"Ça a été beaucoup de plaisir sur le banc, dans le coaching. Et se mesurer à Thomas Tuchel, l'un des meilleurs entraîneurs au monde, devant un public comme ça, c'est forcément un souvenir extraordinaire pour un jeune coach de 35 ans comme moi."
Et l'attitude des Parisiens ?
"Franchement ils ont été supers. Que ça soit en dehors ou sur le terrain, tout le monde a été très classe, respectueux, ouvert..."
Depuis, comment se passe le retour à la réalité pour vous ?
"C'est compliqué. On reste sur deux défaites en championnat. Certains joueurs ont un peu la tête à l'envers. Quand on a connu ça, ça n'est pas simple de redescendre du nuage et de rejouer devant 150 personnes sur un terrain pourri. Mais notre réalité c'est celle-là."
Si vous aviez un conseil à donner au FC Villefranche ça serait quoi ?
"Je me garderai bien de donner un conseil à Alain Pochat, un entraîneur expérimenté. Mais ce que je peux dire c'est profitez du moment. Ça va être extraordinaire. Villefranche a peut être 1 % de chance de passer mais avec la magie de la coupe, tout est possible."
Propos recueillis par Tony Fonteneau