"Je ne veux pas me constituer partie civile : mon ex-mari est qui il est et ne changera jamais". L'ex compagne du prévenu qui comparaissait le 26 juillet devant le tribunal de Villefranche était résignée ; la petite brune, les yeux embués, semblait pressée que cette comparution, dernière de la journée, se termine.
Âgé d'une cinquantaine d'années, son ex-conjoint, originaire de Stanjevci (Macédoine du Nord) semblait très sûr de lui. Dans un français approximatif, ce cariste de profession expliquait que son ex-compagne n'avait "rien à faire" chez leur fils en même temps que lui, quelques jours après la naissance de leur petit-fils.
"Ce n'est pas à vous d'en décider Monsieur", a souligné la juge. Les faits remontent au 8 avril : devenu grand-père, l'homme se rend à Villefranche pour célébrer la naissance de son petit-fils. Son ex-compagne, présente, s'apprête à quitter le domicile de leur fils lorsqu'elle apprend sa venue, mais ce dernier insiste pour qu'elle reste.
Lorsqu'il la voit "c'est comme s'il avait vu le diable", d'après les mots de son ancienne compagne : son ex-mari s'énerve et jette sa sacoche par terre : elle finit par quitter les lieux et rentre chez elle. Mais il la suit, sonne à plusieurs reprises chez elle et l'attend, caché dans sa cour. "Quand je suis sortie, il est arrivé de nulle part et m'a dit "ça tombe bien c'est toi que cherchais", témoigne son ex-compagne. Il la frappe alors à la mâchoire et elle tombe au sol.
Quatre mois de prison avec sursis
Le mari d'une de ses voisines, témoin de la scène, s'interpose et appelle les forces de l'ordre. Son ex compagne dépose une plainte le 10 avril, plainte qu'elle souhaitera par la suite retirer mais ne pourra pas en raison de délais dépassés.
Résignée, elle n'a pas souhaité se constituer partie civile, même si le coup de son ex-mari lui a causé des blessures aux mains et une incapacité temporaire de travail (ITT) de trois jours lorsqu'elle a atterri sur le sol.
Tout le long de son passage au tribunal, son ancien mari semblait persuadé d'être dans son bon droit, soulignant qu'elle n'avait pas à se trouver chez leur fils en même temps que lui : la justice l'a rappelé à l'ordre, le condamnant à quatre mois de prison avec sursis. Pour ne pas aller en prison, le cariste a l'interdiction de se rendre au domicile de son ex-femme et d'entrer en contact avec elle pendant deux ans.