Un contexte un peu particulier pour parler d'une initiative réussie. Pour la septième fois depuis l'arrivée du dispositif le 15 mars 2021, le Cabacourt de Saint-Romain-de-Popey a vu ses casiers de vente directe dévalisés. "On nous vole pour 150 € de produits", explique, un peu dépité, Vincent Giroud, producteur de fruits et légumes à Saint-Romain-de-Popey.
La rançon du succès et de la visibilité, peut-être. Un an après leur installation, les casiers en libre-service ont réussi à trouver leur consommateurs avec 15 000 ouvertures recensées. Une initiative de deux exploitations locales : le Gaec des 3 oies de Véronique et Julien Malleval et la SAS de la Léchère de Vincent et Pierre-Olivier Giroud.
"C'est en mars 2020 lors d'une journée d'entraide que Véronique m'a parlé de cette idée qu'elle avait, raconte le premier des deux frères. Eux souhaitaient faire de la vente de volailles, mouton et œufs et ils avaient envie d'être accompagnés de fruits et de légumes."
Viande, fruits, légumes et fromage à portée de main
C'est après un an de réflexion sur l'emplacement et le type de projet qu'ils se sont arrêtés sur la formule de vente avec des casiers disposés sur le parking de la salle polyvalente de Saint-Romain. Les machines sont abritées par un porche en bois. "Nous avons été accompagnés par la commune de Saint-Romain-de-Popey qui cherchait une solution parce qu'elle n'arrivait pas à faire vivre un marché de producteurs, poursuit Vincent Giroud. La mairie a construit la structure et nous le louons."
En tout, l'investissement pour le matériel a coûté 80 000 € à la Société par Actions Simplifiée Cabacourt (SAS), qui a été créée par les deux fermes pour gérer l'activité. Depuis peu, les fromages du Gaec de Chanzé ont même rejoint les fruits, légumes, viandes, plats cuisinés et autres œufs qui garnissent les 115 casiers dont 69 réfrigérés. Chaque jour, les producteurs viennent les réapprovisionner au gré des péremptions, des tendances ou des saisons. "Quand on voit qu'un produit ne marche plus, on l'enlève", assure l'agriculteur.

Alertés par SMS, les exploitants réapprovisionnent chaque jour les casiers où les produits ont été vendus.
110 000 € de chiffre d'affaires la première année
Des missions qui ont quelque peu bouleversé les habitudes des professionnels. "Cela doit représenter l'activité d'un bon mi-temps", évalue Vincent Giroud. Une activité effrénée qui s'est surtout ressentie lors des premiers mois, à l'époque du confinement d'avril 2021. "Ça a marché du tonnerre, se souvient le producteur. On s'est dit qu'on n'y arriverait pas parce qu'on passait trop de marchandise."
La première année d'activité a permis de réaliser un chiffre d'affaires de 110 000 € sur cette activité. Mais dès le retour à la normale, le Cabacourt a trouvé un certain rythme de croisière. "Pour 2022, on devrait être entre 80 et 90 000 €", prévoit Vincent Giroud.
Le dispositif prévoit d'évoluer. Prochainement, il sera possible de connaître les produits disponibles dans les casiers au jour le jour. Pour faire face aux cambriolages, un grillage devrait venir fermer complètement la structure et proposer des ouvertures de 6 h à 22 h. "On développera aussi d'autres produits pour fidéliser les gens avec des nouveautés", conclut-il.