Depuis 2019, 150 professionnels de l'hôpital Nord-Ouest, dont 80 % du personnel des urgences pédiatriques, ont été formé à la prise en charge des enfants maltraités, du dépistage aux soins.
Une formation innovante et pluridisciplinaire, récompensée par le Prix amélioration de la qualité des soins et prise en charge des patients de l'ANFH."On ne fait ce pas grand-chose de plus avec cette formation, mais on le fait mieux et de manière plus sereine", constate Noémie Vichon, assistante sociale à l'hôpital Nord-Ouest, dans la vidéo de présentation du prix de l'ANFH. La formation s'adresse à tous les corps de métiers présents au sein du pôle femmes-enfants : soignants, assistantes sociales, pédiatres ou encore psychologues.
Protection de l’enfance : une formation pour mieux communiquer entre professionnels de santé
"Les professionnels sont formés à la pratique, à la douleur, au lavage des mains, etc, mais la prise en charge de l'enfance maltraitée, c'est quelque chose de plus délicat : la sensibilité et le vécu personnel entrent en jeux, on a donc besoin d'apports théorique pour cette prise en charge", souligne Christophe Hontang, cadre supérieur du pôle femmes-enfants.
À raison de quinze participants par session, les personnels du pôle suivent trois jours de formation : ils participent activement à la définition des contenus abordés avec la formatrice, qui aborde tant le côté juridique que psychologique. Une coanimation est assurée avec les assistantes sociales, avec dans le viseur, la création d'un langage commun autour de la protection de l'enfance."On a pu mettre en place des aides au repérage, explique Frédérique Simonnet, cadre aux urgences pédiatriques. À l'accueil, l'infirmière a une échelle à sa disposition, avec des questions concrètes si elle appose ou non sur le dossier une signalétique qui va nous permettre d'identifier un risque psychosocial, qui sera ensuite analysé lors de la consultation médicale : le médecin ira plus loin ensuite ou stoppera la démarche selon son jugement".
Un travail collaboratif entre soignants et assitantes sociales
Des cellules d'aide à la décision ont également été mises en place : les professionnels se réunissent tous ensemble et discute de l'enfants de sa famille, et prennent une décision collégiale sur la suite de son parcours. De fait, la compréhension entre soignants et assistantes sociale sur ces sujets a été renforcée. "On travaille beaucoup plus en collaboration avec les assistantes sociales, les psychologues et les pédiatres", conclut Frédérique Simonnet.