Elles étaient une quinzaine, ce jeudi matin, à s'être rassemblées devant l'Inspection de l'éducation nationale, à Villefranche, pour dire leur colère face à la situation dans laquelle se trouve leur profession. "Moi par exemple, je n'ai toujours pas reçu mon contrat de travail", explique une des AESH (accompagnants d'élèves en situation de handicap) de l'école Albert-Camus. Pire, certaines racontent ne pas avoir été payées en septembre. "On nous explique que c'est un dû à un dysfonctionnement informatique. Ça n'est pas normal..."
Mais pour elle, le gros point de crispation se situe ailleurs. "Depuis l'installation des PIAL (pôles inclusifs d'accompagnement localisés), censés coordonner les affectations des AESH, on a l'impression d'être pris pour des pions. On est passé à une logique de rentabilité. Ce qui fait que, depuis la rentrée, on nous envoie cinq heures dans un établissement, dix dans un autre, sans respecter les notifications de la MDPH. Et on doit s'occuper de plusieurs enfants au lieu d'un seul auparavant. Conséquence, on perturbe complètement leur équilibre alors qu'ils ont parfois de lourd handicap. Ils ont besoin d'un suivi régulier. Et de repères."
Les AESH de Villefranche réclament donc un meilleur calcul du temps de travail, l'application de la circulaire de 2019 qui préconise l'augmentation du salaire au bout d'un an, la fin des temps partiels imposés, le gel des PIAL et un vrai plan de formation. "Aujourd'hui, on peut être AESH sans avoir suivi de formation. Ça n'est pas normal. On gère quand même des enfants handicapés, qui sont fragiles."
L'école élémentaire Albert-Camus a d'ailleurs fermé ses portes ce jeudi, en soutien au mouvement des AESH. "Les enseignants sont solidaires, même en maternelle."
T.F.