C'est en 1866 que le jeune géologue et archéologue Adrien Arcelin découvre des silex taillés au cours d'une promenade au pied de la roche, au lieu-dit le "Cros du Charnier". De 1866 à 1873, aidé par son ami géologue Henri Testot-Ferry, Adrien Arcelin entreprend les premières fouilles qui vont révéler un gisement exceptionnel de silex remarquables dans leur façonnage, d'innombrables ossements et des foyers attestant de la présence ancienne d'hommes sur le site. Les deux hommes concluent à l'existence d'une station de chasse au pied de la roche. Plus de 100 000 chevaux (11 chevaux au m2 par endroits) auraient été abattus.
L'un des plus grands sites préhistoriques français
Les deux inventeurs présentent leurs travaux dans des congrès et Solutré se révèle alors comme l'un des plus grands sites préhistoriques français. En 1869, le préhistorien Gabriel de Mortillet décide de nommer les périodes de la Préhistoire d'après le nom de sites préhistoriques où elles sont particulièrement représentées, ainsi apparaît le Solutréen, ère froide du Paléolithique supérieur marquée par une civilisation portant à son apogée les techniques de taille du silex, inventant le propulseur et l'aiguille à chas.
D'autres fouilles auront lieu entre 1874 et 1877 par Adrien Arcelin et l'abbé Ducrost, curé de Solutré, puis de 1922 à 1925 sous l'égide de la Faculté des sciences de Lyon. En 1907, l'abbé Breuil, figure marquante de la préhistoire française, trace à Solutré une coupe stratigraphique révélant sept niveaux archéologiques superposés (de 29 000 ans avant J.-C. à 12 580 ans avant J.-C.). Contrairement à la légende aujourd'hui démentie par les fouilles réalisées par Jean Combier de 1968 à 1978, les chevaux n'étaient pas précipités du sommet mais traqués et tués au pied de la roche.
Le site a été classé au titre des Monuments historiques en 1942 et l'on peut découvrir les nombreuses découvertes dans le musée au pied de la roche.
Articlé tiré du supplément Les 100 histoires en Beaujolais - Val de Saône édité en 2015.