Quelques heures auparavant, le maire de Villefranche nous recevait à l'hôtel de ville pour détailler ce qui fera le sens de l'action municipale pour l'année qui débute. Un entretien entamé par "des vœux à l'ensemble des Caladois, en ayant ce souhait de réussir le bien vivre ensemble dans une période difficile, dont je mesure les répercussions chez mes concitoyens".
Après un détour par l'action de terrain menée au cours des dernières semaines ("une émouvante rencontre avec Mme Chagny, la doyenne, 105?ans", "une visite à l'hôpital la veille de Noël", "une soirée de Noël auprès des résidants de Notre-Dame des sans-abri puis aux côtés de la police municipale"), M. Perrut a souhaité adresser des vœux de "vérité, volonté et proximité, trois vœux qui n'auront de sens que si nous faisons tous preuve de responsabilité". Le maire fustige "la tentation du repli sur soi, de l'individualisme, du communautarisme au détriment de la vie en société".
Entrant plus précisément dans le cadre de son action à la tête de la municipalité, Bernard Perrut s'est attardé sur les baisses drastiques des dotations de l'Etat, qui obligeront la Ville de Villefranche à se serrer la ceinture, et ce dès 2015 (voir "le chiffre"). "Selon les estimations, cela va se traduire par 4?millions d'euros en moins d'ici à la fin du mandat, avance-t-il. Heureusement, nous nous sommes attelés dès 2008 à une gestion rigoureuse et à une maîtrise des dépenses qui permettront de préparer avec plus de sérénité que dans d'autres villes le budget 2015. Mais nous ne pourrons pas gratter à l'infini, nous serons bientôt à l'os ! Il ne faut pas cacher la vérité."
Bernard Perrut annonce une baisse de l'investissement par rapport au mandat précédent (40 à 45 millions d'euros contre 72 millions d'euros) et la nécessité "d'arbitrages très difficiles". Le maire le jure, "au moment de la campagne des municipales, en mars 2014, on ne savait pas !". Mais il s'attend à ce qu'on lui tombe dessus. "La période s'annonce difficile pour ceux qui sont aux manettes, plus facile pour ceux qui se complairont dans le "y'a qu'à" et la critique."
Pour autant, l'élu caladois entend bien afficher son volontarisme, pour placer notamment Villefranche sur la carte mouvante de la région. Quitte à chercher à passer en force. "Depuis le 1er janvier, je considère que Villefranche devient naturellement le chef-lieu du nouveau département du Rhône. Il serait incompréhensible, incohérent que l'Etat et le Conseil général dirigent tout depuis Lyon. Il faut que chacun se positionne sur ce sujet." Bernard Perrut plaide en parallèle pour une position en première ligne par rapport à la métropole lyonnais et à la Région Rhône-Alpes Auvergne, dans le sillage d'une communauté d'agglomération "particulièrement ambitieuse en matière de développement économique et des mobilités".
Sur un autre plan, il affiche la volonté de "redéfinir le sens et la mise en œuvre de l'action publique". Ce qui ne devrait pas manquer de faire frémir les agents de la ville, à qui on demandera davantage de travail en transversalité, et sans doute plus d'auto-critique. Une autre révolution en marche. "On vient de définir six politiques publiques, six axes qui vont structurer toutes les interventions de la ville", ajoute Bernard Perrut, par ailleurs soucieux de la proximité avec tous les Caladois. "Nous avons entendu certains messages", délivre-t-il. Nouveau dispositif de concertation, poursuite de l'effort en matière scolaire, actions sur la famille et la parentalité, lutte contre les solitudes… Les chantiers ne manquent pas. Côté projets, la proximité s'exprimera à travers la réfection de la pelouse du stade Armand-Chouffet ou encore le lancement d'études pour réaménager la place des Marais et le Promenoir. Objectif global selon Bernard Perrut : "Favoriser le vivre ensemble". Clap de fin, au travail.
Julien Verchère
Pour 2015, des vœux de "vérité, volonté et proximité"
Au moment où nous imprimions, Bernard Perrut prononçait ses vœux à la population dans la salle de l'Atelier.
Publié le , Partager :