Alexandre Portier a souhaité se faire la voix des jeunes handicapés. Lors d'une audition de la Délégation aux droits des enfants, mardi 6 décembre, le député de la 9e circonscription du Rhône s'est adressé au ministre des Solidarités, de l'autonomie et des personnes handicapées, Jean-Christophe Combe.
Une intervention tournant autour de "la faiblesse des budgets aujourd'hui attribués aux politiques du handicap", explique son communiqué de presse. "[Alexandre Portier] s’est en particulier interrogé sur l’accent mis sur l’école inclusive : si l’inclusion est précieuse et souhaitable, la promotion de l’école inclusive ne doit pas être une manière de faire porter par l’Éducation nationale l’écart croissant entre les besoins réels du terrain et les moyens aujourd’hui alloués aux politiques de handicap", poursuit-il.
Et l'élu de prendre pour exemple le cas du Beaujolais Val-de-Saône, où selon lui, plusieurs dizaines de jeunes se retrouvent sur listes d'attente pour bénéficier d'une place en institut médico-éducatif (IME). "Signe de l'insuffisance des moyens actuellement consacrés dans notre pays au secteur du handicap", ajoute le communiqué.
"Mal dimensionnée, l'inclusion peut être vécue comme une souffrance"
Alexandre Portier estime que l'école ne peut pas se substituer aux IME. "Un enseignant n'est ni un éducateur spécialisé, ni un professionnel de santé. Ce sont des métiers différents, précise le député. Aujourd’hui, nous pouvons vraiment nous interroger sur l’objectif réel du tout inclusif. Mal dimensionnée, l’inclusion peut être vécue comme une souffrance pour les enfants comme pour les parents."
Le député fait également le parallèle entre le coût annuel d'un élève tous niveaux confondus, évalué à 8 920 €, et celui d'un enfant en IME, représentant 40 000 €. "Des économies seraient-elle réalisées sur le dos des politiques de handicap ?", se questionne l'élu caladois avant de conclure : "Monsieur le ministre, pensez-vous que le budget accordé au ministère de l’Éducation nationale supplée le manque de moyens accordés à votre ministère ?"