Il y avait une trentaine de voitures, tout au plus, lundi 25 juillet sur les emplacements de stationnement du plan d'eau du Colombier à Anse. Une faible fréquentation inhabituelle pour la période estivale et qui pose la question de l'attractivité du lieu. Notamment en raison des incidents du mois de juin, entre vols dans les voitures et rixes de bandes venues de la banlieue lyonnaise. Mais pour le maire d'Anse, Daniel Pomeret, rien d'alarmant à cette désertion. "La fréquentation baisse régulièrement en semaine après le 14 juillet", nous a-t-il expliqué.
Un discours dans lequel abondent, finalement, les visiteurs de ce lundi. Alors que des enfants profitent de l'Aquapark Beluga, trois jeunes filles s'adonnent à une partie de cartes. Si elles ne sont pas forcément au courant des phénomènes qui ont émaillé les colonnes de la presse ces dernières semaines et s'étonnent même d'en apprendre l'existence, elles ont leur avis sur la question. "Si on ne vient plus, cela veut dire qu'on baisse les bras et il n'en est pas question, nous confie l'une d'elles. Sinon, on ne fait plus rien." À ses côtés, un de ses amies, parisienne, répond : "Il y a peut-être un peu de deal mais rien de grave. À Paris, on est habitués".
Un budget pour recruter des vigiles
Un peu plus loin, des grands-parents venant de Poleymieux et Villefranche font part de leur satisfaction de pouvoir profiter des abords du plan d'eau, le jugeant "ouvert", "propre" et "proposant des activités". Les incidents ? Ils en ont entendu parler. Mais pas de quoi les dissuader de venir. "Ce serait trop dommage. Nous savons que des mesures ont été prises. Elles semblent porter leurs fruits. Ça nous a convaincu de revenir", témoigne l'un d'eux.
Une référence aux moyens mis en œuvre par la municipalité d'Anse : en plus des services de gendarmerie et de police qui, comme tous les ans, font régulièrement des rondes et répondent aux appels en cas de besoin, des vigiles ont été recrutés. "Un budget de 18 000 € vient d'être voté en conseil municipal pour le mois de juillet", confirme Daniel Pomeret.
"L'image donnée dans la presse ne correspond pas à la réalité"
Une sécurité que remarquent certains commerçants. "Effectivement, il y a eu des incidents, mais nous n'avons pas été impactés, témoigne l'un d'eux. Cela fait quatre ans que je suis là et l'image donnée dans la presse ne correspond pas à la réalité. Ici, c'est un lieu familial et ouvert." Les jeunes plagistes qui assurent la propreté et une forme de surveillance des lieux se montrent tout aussi sereins. "C'est pareil pour nos familles", selon eux.
Payer l'entrée, pas une option pour la municipalité
Interpellé sur la possibilité de faire payer un droit d'entrée comme une pétition le suggérait pour dissuader les fauteurs de troubles, le maire répond qu'il souhaite que "les gens puissent profiter de ce site naturel exceptionnel et libre d'accès". Il ajoute que "de toute façon, il est impossible de "fermer" le site pour le rendre payant".
Pour l'un des exploitants d'attractions du plan d'eau, qui a déjà exercé en tant que maître-nageur sur un site où l'entrée était payante, cela n'empêchait pas que de graves incidents se produisent. "Il vaut mieux surveiller, expliquer et discuter. C'est plus formateur. On apprend à se connaître", assure-t-il. Pour le maire, enfin, les critiques les plus véhémentes viendraient principalement de personnes "qui ne vont jamais sur le site".
Co-écrit avec Simon ALVES