Il est arrivé cet été, avec dans ses bagages une montée en Ligue 2 à Chambly, des souvenirs pour une vie, des souvenirs pour écrire ensuite sa propre histoire. Celle-ci continue donc à Villefranche pour Ottman Dadoune. Un attaquant qui, au bout de la cinquième journée a ouvert son compteur le jour où Béziers a craqué dans toutes les lignes. A son grand bonheur. Car un attaquant qui marque a toujours des choses à dire…
Ottman Dadoune, votre prestation face à Béziers a été couronnée par un but et une grande activité. Est-ce le genre de match que vous attendiez depuis votre arrivée à Villefranche ?
"En tant qu'attaquant on attend toujours le premier but mais ce n'est pas LE match que j'attendais particulièrement. Je savais que marquer, ça allait venir même si parfois on s'impatiente. Il ne manquait pas grand-chose jusqu'ici pour ouvrir le compteur. Il ne fallait surtout pas s'agacer. C'est arrivé à domicile, tant mieux. On a fait un match vraiment plein. On se trouve de plus en plus avec Robinet devant. On était deux nouveaux cet été au club, cela demande du travail pour se connaître. Je suis dans un registre que je ne connaissais pas du tout. Le coach (Alain Pochat) me fait progresser, ça rajoute une option de plus à ma palette d'attaquant. Cela ne viendra pas du jour au lendemain, j'en suis conscient. Mais aujourd'hui, ce qui compte c'est de voir que collectivement, on monte en puissance."
Comment les rôles sont-ils répartis avec Robinet en attaque ?
"Il aime plus prendre la profondeur. Comme moi, il court beaucoup. Je suis plus dans un profil pour décrocher, garder les ballons, faire remonter le bloc, aller au duel avec les défenseurs. Avec Thomas (Robinet) on doit encore beaucoup travailler pour améliorer notre complémentarité. Dans cet esprit-là, on pourra faire mal à pas mal de défenses."
Le coach de Béziers (Mathieu Chabert) a dit que son équipe, face à vous, a pris une leçon. Comment on se débrouille avec ces compliments ? Est-ce un signal envoyé aux autres équipes du National dans le costume d'outsider ?
"Honnêtement, ce n'est pas ce que nous avons en tête. Le discours de notre coach ne correspond pas à ça. Les adversaires connaissent le FCVB comme une équipe qui prend des risques. On est une des rares formations du championnat à en prendre autant d'ailleurs. Notre jeu est plaisant. Parfois ça passe, parfois ça ne passe pas. Mais face à Béziers, je ne dirais surtout pas que l'on a donné une leçon parce que l'on encaisse quand même deux buts mais en première période si nous avions mené 4-0 ou 5-0 cela aurait été mérité."
Un succès pareil, ça donne envie d'aller au Red Star pour enchaîner dans ce stade Bauer mythique…
"En France, tout le monde connaît ce stade, ce club. Jouer chez eux, c'est toujours un contexte compliqué. On y va pour confirmer nos performances actuelles. Mais il faut garder à l'esprit une chose : si les matches s'enchaînent, aucun ne se ressemble."
"A Villefranche, tout le monde peut marquer"
Vous venez de Chambly aujourd'hui en Ligue 2. Comment regardez-vous votre ancien club ?
"Je suis resté proche de beaucoup de joueurs de Chambly. Ils font un très bon début de saison (ndrl : aucun but encaissé en cinq journées de L2), ce qui ne m'étonne pas par rapport à leur solidité défensive."
Signer à Villefranche cet été, il y avait quelle idée derrière ce choix ?
"Passer un pallier, jouer. A Chambly j'étais souvent en N1, un niveau où même si tes performances sont bonnes il y aura toujours une hiérarchie basée sur l'expérience, j'en ai parfois payé les frais mais je ne le regrette pas du tout. A Chambly, j'ai passé une excellente saison. Je voulais vivre ici une saison pleine. Le discours du coach (Alain Pochat) a fait la différence."
Avec votre ancien coach Bruno Luzy à Chambly et Alain Pochat à Villefranche, les exigences sont-elles les mêmes pour un attaquant comme vous ?
"Ce qui est similaire c'est que les deux demandent beaucoup de boulot ! A Chambly c'était différent. On avait énormément d'occasions et souvent les joueurs offensifs marquaient à part Thibault Jaques, défenseur central auteur d'une grande saison avec sept buts. A Villefranche, tout le monde peut marquer."
C'est un kif de jouer dans une équipe pareille ?
"Bien-sûr, c'est un kif. A Villefranche j'apprends à jouer aussi pour les autres. On prend beaucoup de plaisir à le faire."
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse