Quand on parle de l'OSV à Villefranche, on a tendance à penser à l'Office des sports de Villefranche. Ce serait un peu vite oublier que c'est avant tout l'acronyme de l'Orchestre symphonique de Villefranche. Une association de musiciens amateurs plus que centenaire, puisque celle-ci est née au mois de mars 1917, comme le rappelle sa présidente depuis 2008, Ghislaine Favrot-Martin.
"C'est parti de quatre ou cinq musiciens, dont Marius Duperron qui en a pris la direction en 1919, qui se sont dit qu'ils allaient jouer pour les blessés de la Grande guerre", explique-t-elle. À l'époque, Villefranche comptait quatre groupes musicaux principaux.
L'OSV alliait régulièrement ses instruments à cordes et à vents avec les voix d'opérette de la Gaieté, quand en parallèle le Chœur des Marais, mixte, faisait résonner les voix des enfants/adultes et que l'Harmonie de Villefranche proposait ses propres sonorités. "La Gaieté a disparu dans les années 60 et l'Harmonie dans les années 90, poursuit la présidente. Comme l'école de musique ne fournissait plus de musiciens, on m'a demandé aussi de faire disparaître l'OSV ces dernières années."
Une fin à laquelle n'a pas pu se résoudre Ghislaine Favrot-Martin, qui a tenu coûte que coûte à maintenir cette activité, elle qui a démarré le piano en 1968 à l'âge de 6 ans et le violoncelle à l'âge de 15 ans avant d'intégrer à 18 ans l'orchestre.
"Beaucoup de gens ont cru qu'on allait faire double emploi avec les orchestres du conservatoire, dont j'ai été l'élève, mais j'ai toujours dit non pour conserver cet esprit amateur, malgré mon statut professionnel", défend celle qui est en effet professeure de piano/formation musicale à Lyon.
Un poste qui lui permet de repérer elle-même des talents amateurs entre Villefranche et Lyon à travers ses différents contacts. Comme lorsqu'elle a proposé à une ancienne élève croisée chez le dentiste de rejoindre en alto l'OSV.
Un orchestre ouvert à tous les amateurs
Ce qui n'empêche pas la musicienne d'en appeler à l'éventuel engagement des musiciens amateurs du Beaujolais, notamment chez les cuivres (trombones, tubas, trompettes) où la pénurie est grande. Avant la crise sanitaire, l'orchestre était composé de 25 membres et a redémarré avec douze musiciens.
Si le groupe mené par la baguette de Frédéric Grillot parvient à former actuellement un groupe de 20 musiciens ou à trouver des renforts ici ou là pour proposer jusqu'à cinq concerts chaque année à Villefranche, il espère atteindre la quarantaine de pensionnaires pour étoffer la famille d'instruments. "Notre rêve et notre but, c'est que l'OSV réunisse les éventuels petits ensembles alentours", révèle Ghislaine Favrot-Martin.
Avoir joué un cycle d'instrument (quatre à cinq ans), reste un prérequis. Quant à l'âge, l'orchestre accueille les jeunes dès 15 ans… sans limite d'âge. "À Lyon, on a une dame de 98 ans qui joue encore", souligne la présidente. D'autant que jouer au sein de l'OSV peut mener vers des horizons glorieux.
Outre les noms locaux de Claude Cottinet, Henri Bouton ou Maurice Sapin (médaille d'or du conservatoire de Lyon), la star de la chanson française caladoise, Benjamin Biolay, a aussi fait du violon dans sa jeunesse au sein de l'orchestre.
Après son concert organisé au sein de la résidence Joseph Forest le 11 décembre devant 80 résidents, personnels et familles, l'OSV a ajouté une nouvelle date : le 29 avril, à 20 h 30 à la salle des Échevins, pour un concert sur le thème "Danses". Un événement sur lequel son chef d'orchestre espère pouvoir même faire danser le public.
