Pas seulement… Pour certains, c'est également un milieu dans lequel ils évoluent pour venir en aide à la population. La caserne caladoise compte en effet dans ses effectifs dix-huit sapeurs-pompiers ayant la spécialité de sauveteurs aquatiques, plus communément appelés SAV dans la profession. Cette spécialité fait partie de celles dont dispose le centre de Villefranche, avec entre autres les feux de forêt et le sauvetage déblaiement.
Le rôle des SAV va du secours en cas d'inondations mais concerne surtout le sauvetage des personnes en milieu aquatique. Et la région est propice aux accidents de cet ordre : le nombre de bateaux de croisière qui sillonnent la Saône va croissant, de même que le nombre de plaisanciers. A cela s'ajoutent les baignades sauvages dans la Saône, mais aussi dans les plans d'eau de Bordelan et d'Anse. Plus globalement, c'est dans tout le Beaujolais que peuvent intervenir les SAV caladois. "Notre territoire va jusqu'à Genay et Neuville-sur-Saône, explique Frédéric Lapointe, référent SAV pour le groupement Nord et le centre de secours caladois, et remonte jusqu'à la limite de la Saône-et-Loire. On peut aussi être amenés à intervenir sur l'Ain, la Saône servant de frontière entre les deux départements."
C'est l'été, alors que la chaleur incite à chercher la fraîcheur dans l'eau, que le risque augmente : "Ça peut aller de la baignade sauvage qui se termine mal à cause de l'alcool, de la fatigue ou de la différence de température entre l'extérieur et l'eau, poursuit Frédéric Lapointe, à la chute depuis un bateau de plaisance". Commettre une imprudence en bravant, par exemple, une interdiction de baignade, ou tout simplement en ne respectant pas des consignes simples ou le bon sens en évitant les chocs thermiques, et c'est la noyade qui peut se trouver au bout. Le centre de traitement de l'alerte déclenche alors une opération impliquant des sauveteurs aquatiques.
Selon les périodes, la caserne de Villefranche peut compter jusqu'à trois SAV par garde. Quoi qu'il arrive, même si un seul est en poste, son intervention pourra être déclenché sur du prompt secours. "Nous n'effectuons pas de patrouille, comme il peut y en avoir dans Lyon notamment la nuit avec tout le public qui se trouve sur les quais, nous agissons uniquement sur intervention." Aucun délai n'est imposé pour réagir, mais comme pour toutes leurs interventions, c'est au plus vite que réagissent les sapeurs-pompiers. Ils disposent pour ce faire d'un véhicule pour tracter un bateau léger (dans le jargon pompier un BLSP : bateau léger de sauvetage pneumatique), pouvant être mis à l'eau sur les plans d'eau intérieurs ou rivières. Une autre embarcation peut également être amenée à intervenir : le BRS, bateau de reconnaissance et de sauvetage. Le centre de secours de Villefranche en a un à disposition, le Vauxonne. Disposant de son propre équipage, il peut intervenir sur la Saône.
Intervenant en surface, à la différence des plongeurs, son équipement principal est la combinaison, les palmes, le masque et le tuba, auxquels se rajoutent gilets de sauvetage et dispositifs pour aider les victimes. Outre une formation particulièrement poussée, le sauveteur aquatique doit pouvoir faire face à des interventions physiquement éprouvantes. "On se met vite dans le rouge", commente Frédéric Lapointe. Une excellente condition physique et un entraînement continu et intensif sont indispensables.
Le département comptant de nombreux cours et plans d'eau, le Conseil général, par le biais du service départemental d'incendie et de secours (SDIS), a mis d'importants moyens sur le sauvetage aquatique à la fois en termes d'outils (embarcations) qu'humains, en formant ses personnels désireux d'entrer dans la spécialité. Le SAV n'est bien entendu pas cantonné dans cette spécialité, c'est un pompier comme les autres. Comme tous leurs collègues qui peuvent eux aussi avoir d'autres spécialités, ils sont sur tous les types d'interventions et de secours aux personnes. Mais si un danger vous guette dans l'eau, vous pourrez compter sur leurs compétences et leur savoir-faire.
En savoir plus
Ne devient pas SAV qui veut. Spécialité très physique, elle requiert des aptitudes et surtout une qualification propre à laquelle les postulants doivent se plier, et des cycles de formation obligatoires et réguliers. Un test d'accès en quatre épreuves détermine les candidats qui pourront prétendre à exercer la spécialité?: 500?m nage libre à effectuer en moins de douze minutes, un sauvetage avec 25 m de nage, une plongée à 3 m et un remorquage de victime pendant deux minutes trente, une épreuve d'apnée de trois fois vingt secondes avec douze secondes de récupération et 1000 m en milieu naturel avec palmes, masque et tuba. Une fois le test validé, la formation peut commencer avec trois jours en milieu intérieur de préparation au sauvetage aquatique et deux jours en eaux vives (courants forts). Pour conclure, un examen écrit et physique pour vérifier l'aptitude. La formation ne s'arrête pas là, puisque chaque année, les sauveteurs aquatiques doivent se soumettre à un recyclage de deux jours et s'entraîner pendant toute l'année, pour s'accoutumer à l'eau froide et au milieu naturel.
Le chiffre : 18
Ils sont actuellement dix-huit sapeurs pompiers à Villefranche à être sauveteurs aquatiques. Le centre compte faire évoluer ce chiffre jusqu'à une trentaine.
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