Il y a quelques jours, plus de 150 directrices et directeurs de toutes tendances syndicales, venus de tout le département du Rhône (soit un quart des effectifs), étaient réunis à la Bourse du Travail à Lyon pour débattre de leur métier. De nombreux enseignants du Beaujolais se sont associés au mouvement.
Cette mobilisation fait suite au suicide de l'une des leurs, en région parisienne, qui a révélé le malaise de la fonction, de plus en plus surchargée par des tâches liées à la sécurité, à l'individualisation des prises en charge des écoliers, aux enquêtes notamment, sans que le temps de décharge, proportionnel au nombre de classes dans l'école, ait évolué en parallèle.
DAVANTAGE DE RECONNAISSANCE
C'est tout cela qui a provoqué la création de ce collectif. Après discussions et propositions, tous les présents à la réunion ont été d'accord pour demander au gouvernement des moyens associés à la direction d'école "pour que leurs établissements puissent fonctionner correctement et que leur métier soit reconnu dans toute sa complexité".
Ils demandent ainsi "une extension des décharges d'enseignement, avec en particulier 25 % minimum de décharge pour toutes les écoles, quelle que soit leur taille, la création d'un taux de décharge à 75 % entre 50 et 100 %, et des décharges supérieures à 100 % (double direction, par exemple, dans de très grosses écoles, comme cela existe dans certains départements)".
NE PLUS ÊTRE AUSSI SEUL
La décharge de direction doit aussi prendre selon eux en compte des paramètres liés à la population scolaire accueillie (présence de dispositifs U.L.I.S. - Unité Localisée d'Inclusion Scolaire - ou U.P.E.2A. - Unité Pédagogique pour les Elèves Arrivants Allophones -, par exemple).
Ils demandent aussi "une assistance à la direction assurée par des personnels formés et titulaires de contrats pérenne qui pourraient être mutualisés entre plusieurs écoles proches, une revalorisation des salaires", et plus généralement "une confiance et une autonomie plus larges accordées aux équipes et aux directeurs, se traduisant notamment par la fin des contrôles hiérarchiques systématiques."
Ce courrier devait être transmis à l'Inspecteur d'Académie, afin que, "entendant les revendications des directrices et directeurs, il s'en fasse le porte-parole auprès du ministre de l'Education Nationale."