Tata, ou enceinte sacrée en wolof, la langue parlée principalement au Sénégal. Pas vraiment le genre de monument que l'on trouve habituellement en Beaujolais. Pourtant, ce cimetière rectangulaire délimité par des murs ocres et quatre angles bordés de pieux fait désormais partie intégrante de l'histoire de Chasselay.
La bataille et le massacre de Chasselay
Pour comprendre son origine, il faut remonter en juin 1940, lors de la Seconde guerre mondiale. L'armée française est alors en déroute et les forces allemandes ont quasiment détruit toute forme de résistance.
Pourtant, une partie de l'armée hexagonale et des troupes sénégalaises continuent de résister, et ce même si Lyon a été déclarée ville ouverte par le gouvernement français. Mais l'information n'est pas encore remontée jusqu'à Sathonay-Camp.
Le 19, le colonel commandant le 25e RTS (régiment de tirailleurs sénégalais) place deux bataillons, selon les ordres reçus, sur la ligne générale Curis, Saint-Germain-au-Mont-d'Or, Chasselay, Marcilly-d'Azergues, Lozanne et l'Arbresle. Mais rapidement, les forces allemandes prennent le dessus.
Le tata sénégalais déclaré nécropole nationale en 1966
Et si les soldats français sont faits prisonniers et emmenés à Lyon, les soldats africains (Sénégalais, mais aussi Ivoiriens, Soudanais, Tchadiens...) sont eux massacrés à la mitraillette et écrasés par les Panzers au lieu-dit de Vide-Sac.
Deux officiers accusés d'avoir dirigé des soldats noirs sont aussi exécutés. Horrifiés, les habitants de Chasselay rassemblent les corps pour les enterrer dans un cimetière. C'est en 1942 que le tata sénégalais est érigé. Mais il faudra attendre 1966 pour qu'il soit déclaré nécropole nationale.