Radars embarqués. Deux mots qui font trembler les automobilistes adeptes de la vitesse. D’ici quelques mois, les rois de l’accélérateur pourraient frémir encore un peu plus. En effet, le Gouvernement envisage de confier ces contrôles à des sociétés privées. Le test sera d’ailleurs lancé dès ce vendredi en Normandie.
En clair, les radars seront embarqués dans des voitures gérées par des sociétés privées, mais fonctionneront de manière autonome. Les entreprises seront rémunérées selon les heures de conduites effectuées. C’est l’État qui en fixera le nombre, ainsi que les trajets et les plages horaires de contrôle à respecter, en fonction des critères d’accidentologie locale."Il ne s’agit bien évidemment en aucun cas de déléguer à des sociétés privées des compétences régaliennes. Cela serait interdit par la constitution", a tenu à préciser le ministère de l’Intérieur.
Quoi qu’il en soit, cette expérimentation fait bondir bon nombre de conducteurs, notamment la puissante association 40 millions d’automobilistes. "Si l’Etat va jusqu’au bout et généralise ça, c’est le plus grand scandale de sécurité routière que l’on aura vu sur les routes, dénonce Pierre Chasseray, délégué général de l’association. En faisant ça, on met un train d’union entre l’argent et la sécurité routière. On ne pourra plus jamais dire que les radars sont là pour la sécurité."
L’association a d’ailleurs lancé une pétition en ligne afin de dire "non à la privatisation des radars".
Cette expérimentation doit durer quelques mois et ne donnera lieu à aucune contravention. La première voiture-radar opérationnelle est prévue pour septembre, en Normandie toujours.
T.F.