Il est 6 h 45 quand les avions décollent de la base corse de la 321e division aérienne. Le colonel Richard H. Smith, de l’armée de l’air américaine, est aux commandes. La mission est simple : détruire le pont du chemin de fer d’Anse pour bloquer le repli des troupes allemandes. Arrivés sur place, les avions effectuent un dernier virage au-dessus de la plaine des Chères et se dirigent vers le pont. Seulement, pour éviter les tirs ennemis, les bombardiers prennent de l’altitude. Ils perdent en précision et lâchent les bombes sans atteindre leurs cibles. 36 tonnes de bombes tombent sur Anse.
Une ville dévastée
La première vague d’avion constituée en trois groupes de trois appareils, a dévasté le nord-est de la ville et pris les habitants par surprise. Mais une fois le dégagement des avions de tête, une seconde vague de bombes déferle quelques minutes plus tard. Quand l’assaut se termine enfin à 9 h 10, Anse est ravagée. On dénombre 22 morts. Mais l’armée allemande est en déroute et la ville sera libérée quelques jours plus tard par le premier zouave et le 68e Régiment d’artillerie d’Afrique. Le 28 août 1984, pour célébrer les 40 ans du bombardement d’Anse, un monument est érigé en hommage aux victimes. On peut lire sur la pierre : "En ces lieux, ils vécurent heureux. Ici, un matin d’été, la mort les a fauchés".
Article tiré du supplément Les 100 histoires en Beaujolais - Val de Saône édité en 2015.