C'est donc en toute sérénité qu'Yves Pignard lance un débat. En parallèle de la présentation du bilan du festival, le directeur du CCAB a pointé du doigt les trop nombreuses manifestations culturelles gratuites systématiques organisées pendant l'été. "Je veux aujourd’hui tirer la sonnette d’alarme, l’offre de spectacles gratuits est trop abondante, souligne-t-il, la gratuité casse les valeurs du spectacle vivant. Nous allons au massacre", en précisant?: "Bien sûr, lors du festival, nous avons des rendez-vous gratuits, mais tous les spectacles ne le sont pas?!", poursuit Yves Pignard, Même des entrées à 2 ou 5 euros, c’est déjà une reconnaissance pour le travail effectué par les artistes et cela montre que l'on n’obtient pas tout gratuitement. Lorsqu'on va chez le boulanger, on paie son pain. Le public le comprend bien". "C'est le moment d'ouvrir le débat" Quant au fait que la gratuité pourrait être un vecteur d’accès à la culture, Yves Pignard la réfute. "Depuis des années, nous travaillons avec des structures sociales, et les scènes "expressions" sont un des reflets de l'accès à la culture." Depuis longtemps, le directeur regrette qu’il n’y ait pas de concertation avec les organisateurs. "Il faut qu’on y travaille afin de parvenir à davantage de cohérence dans l’offre, martèle Yves Pignard, beaucoup de gens prennent des initiatives sans concerter les autres organisateurs en programmant leur petite manifestation dans leur coin, c'est désolant." Pour le directeur du Centre culturel associatif beaujolais, c'est le moment d'ouvrir le débat. "Les finances publiques et privées n’iront pas en augmentant. Nous sommes également dans une période de redéfinition des territoires et d'organisation de nouvelles intercommunalités. Profitons de ce moment pour travailler ensemble. Je suis trop respectueux de l'argent public et privé, c'est pour cela que je tire la sonnette d'alarme."
Laurence Chopart