Historique par le nombre de manifestants unis, déterminés, recueillis, qui ont défilé depuis la place des Arts pour dire non au terrorisme, pour dire oui à la liberté, la liberté de penser, la liberté d'expression.
Des citoyens choqués, émus, qui avaient envie de se rassembler, de se sentir soudés face à la barbarie qui a plongé la France dans un profond émoi. Plus de 13 500 personnes selon la préfecture et 20 000 selon la mairie ont rendu hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo, aux victimes de l'attentat contre l'Hyper Cacher de Vincennes et à la policière tuée lors d'une fusillade à Montrouge.
Dès 14 h, des Caladois, des habitants du Beaujolais et des départements voisins étaient déjà nombreux place des Arts. En attendant le début de la manifestation, certains d'entre eux ont écrit ces quelques mots sur un tableau de libre expression installée devant le théâtre : "Pour Charlie, pour les victimes d'assassinat, aujourd'hui, demain, ensemble, vive la République", ou encore "Contre toute forme d'obscurantisme, à la mémoire de toutes les victimes, que vive Charlie pour la liberté".
"PAS D'AMALGAME"
Des milliers de personnes sont venues de tout notre territoire, comme ce couple de Tarare avec leur fille. "Nous étions déjà là jeudi, nous tenions à revenir pour témoigner de notre soutien aux victimes. Nous voulons montrer notre attachement à la liberté de la presse. Notre fille est avec nous. Il faut montrer aux jeunes les valeurs républicaines auxquelles nous sommes attachés."
Plus loin, Farès, 35 ans, discute avec des amis. "Je suis Français de confession musulmane, j'ai voulu répondre à l'appel de François Hollande et dire stop au terrorisme. J'espère qu'il n'y aura pas d'amalgame. Il faut savoir ouvrir les yeux. Et Cabu… c'était mon enfance. Cela m'a touché profondément."
"BESOIN DE CES RASSEMBLEMENTS"
Familles, retraités, adolescents, enfants ont défilé pendant plus de deux heures et demie en silence ou en frappant dans leurs mains, empruntant le boulevard Gambetta, la rue Nationale. "Je suis allée aux Terreaux à Lyon mercredi, jeudi à Villefranche et je suis encore là aujourd'hui, je suis très touchée, j'ai besoin de ces rassemblements", nous confie Michèle.
Audrey, 31 ans, vient d'arriver à Villefranche. "Aujourd'hui je ne me vois pas ailleurs, cela fait du bien de se rassembler. Pour le futur, il ne faut plus être dans la peur et continuer à vivre, à rire." Monique, 70 ans, manifeste pour la première fois. "La violence n'a jamais résolu les problèmes." Marc a apprécié le mot liberté affiché sur la façade du théâtre. "Ce mot doit résonner encore dans les mois à venir", dit-il.
De nombreuses affichettes "Je suis Charlie", des drapeaux tricolores où l'on pouvait lire sur l'un d'entre eux "Liberté chérie" ou encore des pancartes où étaient inscrits : "La France des Lumières", "Contre l'islamophobie", "Je suis Charlie, juif, policier, humain" ont été brandis par les manifestants.
Rassemblés devant l'hôtel de ville de Villefranche, ils ont écouté le discours du maire qui était positionné en tête du défilé avec de nombreux élus de Villefranche et du Beaujolais, des responsables politiques et de confessions religieuses.
"MA FRANCE ET LA MARSEILLAISE"
"Rendons hommage aux victimes, celles qui collaborant à Charlie Hebdo combattaient pour la liberté de penser et d'expression, et celles qui ont péri dans la prise d'otage qui visait la communauté juive, a exprimé Bernard Perrut. Saluons aussi avec respect la mémoire des fonctionnaires de police morts en gardiens de la liberté et l'engagement des forces de sécurité qui ont fait preuve de courage et de professionnalisme dans ces moments de violence inouïe."
Le rassemblement s'est terminé avec la participation de plusieurs chorales qui ont chanté "Ma France" de Jean Ferrat et "La Marseillaise". Un bel exemple d'unité.