"Pas de blabla, on veut la catégorie A", "essentiels de la santé, éternels oubliés", ou encore "pas de labo, pas d'hosto". Ce mardi matin, si l'ambiance était joyeuse sur le parvis de l'Hôpital Nord Ouest, à Villefranche, les revendications apparaissaient, elles, comme on ne peut plus sérieuses.
A la tête de cette fronde, des techniciens de laboratoire qui, comme beaucoup de leurs collègues dans l'Hexagone, avaient choisi de se mettre en grève pour dénoncer des conditions de travail toujours plus compliquées. "Depuis des mois, on travaille 24 h/24, 7 j/7 sans aucune reconnaissance", expliquent deux des 35 techniciens du site de Villefranche.
Conséquence, le ras le bol était palpable ce mardi à Villefranche. "On pensait avoir tout fait pour mériter plus de considération, mais rien ne s'est passé. Pourtant, sans nous, l'hôpital ne tourne pas. Donc aujourd'hui, on dit stop."
Des revalorisations sans cesse repoussées
Pour les techniciens de laboratoire de Villefranche, si les problèmes de la profession ne datent pas d'hier, la crise du Covid a accéléré le phénomène. "Déjà en 2019 nous avions essayé de faire entendre notre voix. Et puis la pandémie est arrivée… Nous avons dû faire avec une surcharge de travail incroyable. Tout ça au détriment de nos vies familiales. Les autres professions de la santé ont eu une revalorisation de leur salaire et de leur carrière. Mais pour nous, c'est sans cesse repoussé. Pourquoi ?"
"Les oubliés du Ségur"
Mardi, les techniciens de laboratoire réclamaient donc "le passage de leur profession en catégorie A, le recrutement de nouveaux techniciens pour pouvoir faire un travail de qualité, de vraies augmentations de salaire et la prise en compte de la pénibilité."
Les préparateurs en pharmacie s'étaient également joints au mouvement, "à l'appel d'un préavis de grève national. Nous sommes les oubliés du Ségur de la santé alors que nous sommes au cœur de la crise Covid. On veut plus de reconnaissance !"
Tony Fonteneau