Quels sont les territoires, les agglomérations, les communes qui ont le plus attiré entre 2006 et 2011 ? Quelles sont a contrario celles où la croissance s'est ralentie ? Les données de l'INSEE tordent le cou à une idée répandue : plus on se rapproche de Lyon et plus la croissance de la population est importante. Ce qui était vrai il y a encore quelques années ne l'est plus réellement aujourd'hui. "Ce sont les secteurs plus éloignés de la métropole lyonnaise, au nord du Val de Saône, côté Rhône comme côté Ain, qui affichent les plus forts taux de croissance annuels", souligne Philippe Bertrand, chef de projet à l'INSEE Rhône-Alpes. "La région de Belleville est celle qui affiche la plus forte progression de tout le Rhône en pourcentage sur cinq ans", appuie le statisticien. Saint-Jean-d'Ardières, Cercié d'un côté de la Saône, Francheleins ou Peyzieux sur l'autre rive, autant de communes qui affichent de spectaculaires gains de population. "La croissance moyenne de l'ex-Communauté de communes Beaujolais Val de Saône a été de 3,2 % par an entre 2006 et 2011, c'est un rythme très élevé", souligne le spécialiste. Ces communes bénéficient d'un solde naturel positif (la différence entre naissances et décès) et surtout d'un solde migratoire (la différence entre les arrivées et les départs) très positif. Des deux côtés de la Saône Mais c'est quasiment tout le Beaujolais Val de Saône qui affiche des taux de croissance annuels supérieurs à la moyenne du Rhône (+0,9 %), avec des hausses marquées autour d'Anse ou du Bois-d'Oingt par exemple. A noter que le Beaujolais vert atteint presque la moyenne départementale, avec cependant de fortes disparités entre les communes. Il n'y a guère qu'en Haut-Beaujolais (+0,3 % par an seulement) que le mouvement est différent. Même analyse pour les communes de l'Ain, à de rares exceptions près toutes au-dessus des +1,3 % de hausse annuelle moyenne, chiffre pourtant déjà remarquable. Ainsi, les intercommunalités Val de Saône Chalaronne et Montmerle Trois Rivières affichent la même progression, à +1,9 %, rythme de progression supérieur à celui des communes de Dombes Saône Vallée. Dans le cas de la première citée, la proximité de Mâcon au nord semble jouer un rôle. Le sud Mâconnais a en effet attiré un nombre important d'habitant entre 2006 et 2011, bien au-delà des 0,2 % de croissance annuelle moyenne de la Saône-et-Loire. Sur notre carte ci-contre, toutes les communes apparaissant dans des teintes "chaudes" (sable, orangé, rouge) sont à ranger dans la catégorie des plus dynamiques. Le constat est clair. De plus en plus de nouveaux habitants sont attirés par les communes péri-urbaines, leur qualité de vie supposée et surtout les prix de l'immobilier. Voilà un vrai défi à relever pour la région dans les années à venir. Besoin de transports, de services municipaux (écoles notamment), mais aussi maintien des terres agricoles et des paysages, il faudra trouver des solutions à tous ces problèmes. Et les financements nécessaires à des investissements de plus en plus lourds à supporter pour nombre de communes.
Julien Verchère