Alors que la chambre des Notaires de l’Ain vient de publier sa note de conjoncture annuelle (juillet 2021-juin 2022), Maître Annabel Montagnon, sa présidente, revient sur les évolutions du marché de l’immobilier. "Depuis juin 2020, la période qui a suivi le Covid, nous observons une activité assez soutenue au niveau immobilier, avec des prix qui sont montés en flèche" rappelle, en préambule Maître Montagnon.
Dans l'Ain, l'ancien a la cote
Cette année encore, une hausse des prix médian est constatée, "de l’ordre de 10 %, essentiellement sur l’ancien". Le prix médian des logements neufs subit, quant à lui, une décroissance, "sauf sur Gex, qui enregistre +15 %, mais probablement en raison d’un programme particulier".
Les prix des terrains à bâtir connaissent une légère baisse de 1%. De son côté, le nombre de transactions a augmenté de manière significative (+15 %) sur les douze derniers mois, "alors que nous avions déjà de gros volumes l’année dernière, et ce sur tous les types de biens".

Maître Annabel Montagnon, présidente de la Chambre des notaires de l’Ain. (© Chambre des notaires de l’Ain)
Hausse des prix de l'immobilier : Haute-Bresse, Bugey sud et secteur d'Oyonnax en pointe
Tout le département profite de cet effet "Covid". "C’est peut-être dans les zones plus reculées que les prix de l’immobilier ont augmenté le plus. C’est dans le cas de la Haute-Bresse, où je me situe."
Bugey Sud (+ 17% sur les maisons anciennes par rapport à l’année dernière) et le secteur d'Oyonnax (+16 % pour les appartements anciens par rapport à l’année dernière) font également partie des territoires les plus impactés. Bourg-en-Bresse est dans la moyenne départementale. "La couronne burgienne reste plus dynamique. Un fait nouveau, nous constatons que dans des quartiers plutôt défavorisés, comme le quartier des Vennes, les prix ont augmenté de 15 %. Est-ce dû à un manque de biens ?", s’interroge Maîre Montagnon.
Immobilier dans l'Ain : ralentissement probable
En ce mois de septembre, en l’absence de données chiffrées, Annabel Montagnon ne constate pas de ralentissement perceptible. "Mais tout le monde s’accorde à dire que le marché, au niveau national, va connaitre une petite baisse des volumes qui pourrait entraîner un ralentissement des prix", rebondit la présidente de la chambre des Notaires de l’Ain.
En cause, la remontée des taux d’emprunts. "Les taux effectifs globaux atteignent, voire dépassent, aujourd’hui le taux d’usure, qui est de 2,60 % pour les prêts sur 20 ans et plus". De nombreux dossiers bancaires sont donc aujourd’hui bloqués. "Nous attendons le prochain taux d’usure publié trimestriellement, en octobre."
Les primo-accédants pénalisés par la hausse des taux ?
Autre facteur défavorable, "les établissements bancaires ont fait beaucoup de dossiers et ont atteint leur quota, ce qui devrait aussi freiner les nouvelles demandes". Un contexte qui devrait pénaliser fortement les primo-accédants. "Nous constatons depuis plusieurs années, un apport personnel qui augmente, avec des aides financières familiales", complète la notaire.
Enfin, "l’indicateur de confiance des ménages a fortement chuté, pour atteindre les niveaux de 2013 et 2008, des périodes où l’activité immobilière a été freinée", souligne Me Montagnon. La fin de l’année 2022 pourrait donc être plus calme…