Jour 42
Jusqu'à la semaine dernière, j'étais la première à m'offusquer de voir des hommes et des femmes d'un certain âge, comme on dit, braver les mesures de confinement et ne pas respecter les gestes barrières. Il est possible qu'à un moment donné, j'ai même pensé "tout ce qu'on fait pour les protéger, et à cause d'eux on va rester enfermés jusqu'à la Saint Glinglin". (je suis fan d'expressions désuètes)
Et puis il y a eu cet article sur un monsieur qui déclare "moi la vie c'est maintenant, pas demain", un autre sur la façon dont on parle des vieux pendant le confinement et une discussion avec des amies sur le même thème qui m'ont fait revoir ma copie.
L'AMOUR DU RISQUE
Quand on y pense, nos parents et nos grands-parents, ils ont étudié dans des lycées bourrés d'amiante, ils ont grimpé sur le toit de la maison pour bricoler l'antenne tv, ils ont survécu au non port de la ceinture de sécurité, au vélo sans casque et aux étés sans crème solaire.
Et encore maintenant, ils ne coupent pas le courant pour changer une ampoule et sortent les poubelles en T-shirt au mois de décembre.
"FUCK" LES RÈGLES
Ils ont connu une époque où c'était cool de fumer, ils s'entassaient à huit dans la 4L pour aller danser, ils ont roulé bourrés (OMG la limite d'alcoolémie à 1,20g/L)(OMFG l'alcool au volant était une circonstance atténuante), ils ont conduit sur des routes où la voie du milieu servait pour les dépassements DANS LES DEUX SENS.
Vu comme ça, c'est pas nous - leurs "gamins" de 40 ans - qui allons réussir à leur imposer des règles parce que c'est pas non plus un virus qui va leur faire peur.
Alors si vous croisez un monsieur avec son masque à la verticale, c'est peut-être pas parce qu'il n'a rien compris. En fait il est punk. Punk is not dead. C'est juste que les punks maintenant ils ont 70 ans.
A.