Les yeux rougis et les larmes pas encore tout à fait séchées, Jessika Catalan a effectué un détour en zone mixte pour tenter de décrypter les raisons d'une défaite comme inéluctable. Quelques minutes plus tôt, le coach Dragos Mocanu, tête basse, avait fait le constat de l'impuissance et de l'incompréhension.
Devant plusieurs centaines de supporters venus du Beaujolais pour porter leur équipe et "ramener la coupe à la maison", les handballeuses de Saint-Julien/Denicé/Gleizé n'ont pas su - pas pu - élever leur niveau de jeu pour contrer la furia d'une équipe de Rennes-Chantepie pleine d'allant.
Les Violettes ont fait illusion dans le premier quart d'heure, quand les deux équipes se rendaient coup pour coup. Avec Benouamer et Catalan impeccables à la finition, Saint-Julien/Denicé/Gleizé a même fugacement mené (6-5, 10e). Mais peu à peu, les Bretonnes ont pris l'ascendant, empilant les buts trop rapidement pour que les Beaujolaises parviennent à suivre (11-14, 22e). Manquant d'agressivité en défense, les Gleizéennes ont toutefois limité la casse avant la mi-temps, sifflée sur le score pas rédhibitoire de 15-17.
NE PAS TOUT JETER
On pouvait croire que la pause permettrait de relancer les partenaires de Jessika Catalan. Il n'en était rien. Au contraire, les Rennaises accentuaient la pression, provoquant fautes et échecs à répétition au tir. Irrédiablement, les Gleizéennes lâchaient prise (15-19, 34e; 18-23, 42e; 20-26, 50e), visiblement usées physiquement et incapables de sonner la révolte.
D'autant plus que dans les cages, les deux gardiennes ne trouvaient pas la solution face aux attaques bretonnes (6 arrêts au total pour le duo Lachat/Rampon contre 19 pour la paire adverse). Et tandis que les supporters bretons donnaient de la voix pour célébrer ce titre régional, la rencontre se terminait sur une amère impression d'impuissance (23-30, score final).
Samedi après-midi, les handballeuses gleizéennes n'étaient tout simplement pas à l'heure au rendez-vous. Ce qui ne doit pas faire oublier le parcours sans faute ayant conduit à Bercy, et encore moins la performance d'une équipe qui n'avait pas perdu un match de la saison. La défaite digérée, il sera temps de se tourner avec un appétit retrouvé vers la Nationale 2, nouveau terrain de jeu des Violettes. Avec sans doute l'envie pour tout un club de revivre d'aussi belles émotions.
Julien VERCHÈRE