Ils seront restés dans leur bulle, puisque rien n'est encore acté, depuis une bonne semaine, et ce 18ème succès de la saison à Sète (0-1) qui dit la densité de ce National-là quand l'an passé les Caladois n'avaient eu besoin que de 15 victoires pour voir Niort en barrages d'accession à la Ligue 2. A minima, la Calade reverra les barrages à la fin du mois (24 et 29 mai). C'est une certitude d'avant-derby. Pour en lire une autre, il faudra attendre ces prochaines 90 minutes face à ce FBBP01 d'un coach, Alain Pochat, pas vraiment enclin à lever le pied, en atteste le 3-0 comme une claque infligée à Annecy, la semaine dernière.
Le même coach Pochat qui, du temps de son (long) mandat à Villefranche (2017-2021) n'enrobait jamais les choses pour dire le fond de sa pensée, n'a pas changé à Bourg, au bout d'une saison où l'amertume d'une seconde partie de championnat en dents de scie, aura eu raison du projet de montée en L2. Alors, après avoir vaincu Annecy, le dauphin de Laval, vendredi, Pochat a lâché ceci : "Je suis satisfait de l'image que l'on a donnée, c'était le but : ne pas penser que l'on arrivait à claquettes et en touristes pour laisser filer ce match. Annecy finira le boulot chez lui, vendredi contre Sedan. Ils méritent d'aller au-dessus".
C'est le moment d'en profiter…
Les Caladois y liront une volonté de résistance à leur volonté de monter directement, eux aussi, en Ligue 2, ce soir, si d'aventure Sedan tient en échec Annecy. Pas si sûr cependant que le capitaine Rémi Sergio et ses coéquipiers cherchent quelque source de motivation supplémentaire dans les mots de leur ancien entraîneur. Ils ont suffisamment d'atouts, d'autres ressorts collectifs pour soigner la conclusion de leur saison, surtout si leur public – le match se jouera à guichets fermés, une première au printemps – décide d'assumer ce rôle de 12ème homme qui avait si bien fonctionné lors de la récente venue de Châteauroux (2-1).
Et pour une fois, on n'en fera pas des caisses sur le passé respectif des hommes de ce derby, ce chassé-croisé qui est une signature aussi du foot d'aujourd'hui en National quand tout le monde se connaît si bien – Garita, Fleurier, Blanc étaient au FCVB il y a un an alors que Khous, Nirlo, Romany étaient bressans –, parce que finalement les enjeux auraient pu être bien plus élevés si d'aventure Bourg avait joué aussi le podium. Ceci dit, cela restera un match à part, quand bien même tous les acteurs tenteront de dire l'inverse. Alors on scrutera tout : les premières minutes, la première équipe qui courbe l'échine, celle qui ira chercher ce petit plus qui fait basculer ces duels joués sur un fil. Bref, c'est un soir à marquer les esprits, les cœurs ensuite si aventure plus grande il y a.
Il faut en espérer une belle fête du football comme il se vit dans la région. Et mesurer le plaisir de ces instants, quand il y a douze mois, le huis-clos rythmait ces rendez-vous qui marquent une vie. Pour dire tout cela, le défenseur Kevin Renaut, l'un des hommes forts du vestiaire caladois, un des grands absents des derniers mois (comme Quentin Martin), blessé depuis janvier (genou), n'a pas manqué de souligner l'horizon d'un rendez-vous pareil : "Il n'y a que du positif qui peut sortir de cette rencontre". C'est le moment d'en profiter…
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.