Il était ce qui manque tant, dans une équipe qui possède tout en amont : la possession intelligente, la bonne pression. Il était celui qui finit le boulot des autres : buteur. Une denrée si rare aujourd'hui que l'on a la sensation qu'un joueur de sa dimension ne se reverra pas de sitôt en Calade. Et peut-être que l'on se trompe. On se plante souvent quand on regarde en arrière, pour embellir ce qui a été, parce que le présent n'offre peut-être pas tant de réjouissance. Mais concernant Barreto, il n'y a pas d'erreur à revivre ce passé-là. Il a été l'avant-centre du FC Villefrranche-Beaujolais de 2007 à 2011. Acteur majeur de la montée en CFA dès sa première saison en Calade, en 2007-2008, il sera aussi l'un de ceux vers qui on se penche pour rappeler ce soir où, Villefranche poussa Saint-Etienne – son coach Galtier, ses milieux Matuidi et Payet, son attaquant argentin Bergessio – aux tirs-au-but en 16èmes-de-finale de la coupe de France. C'était un 3 février, à Chouffet, devant 3000 spectateurs. Sans doute le match de sa carrière. Celui dont il se souvient quand il ouvre les pages de son histoire caladoise. Un match où il avait été celui qui ouvre les volets de l'espoir pour voir ce qui se trame à l'horizon.
Toujours là quand il faut...
Ce soir du 3 février 2010, il avait symbolisé tout cela, en même temps. On se souvient de l'essentiel, à son endroit. D'abord sa réponse en égalisant (26e), un petit quart-d'heure après que Bergessio a ouvert le score pour l'ASSE (sans le VAR, l'attaquant stéphanois était hors-jeu…). Et cette fin de match furieuse où son compère, Bernard Lopez avait encore égalisé à 2-2 à une minute de la fin. On se souvient de sa joie, ce soir-là. On se souvient surtout du but de Barreto. Il avait été au début de l'action en alertant Lopez agile pour trouver en relais Durand au centre précis pour…Barreto. C'était un instantané d'une époque, d'une équipe menée par le coach Jean-Michel Picollet. Voilà ce qu'il a gardé de sa page caladoise. Mais il n'y a pas que cela. Il y a sa régularité devant le but. Et une saison (2008-2009) où il termina à 19 buts en CFA. Depuis, personne n'a fait mieux. Il continua ensuite son parcours à La Duchère puis à Limonest où il rangea les crampons en mai 2017, après seize saisons sur le terrain, avec dans son sillage son ami le milieu Nicolas Barbosa. Les années ont filé, il ne s'est pas éloigné de la Calade où il est aujourd'hui responsable des jeunes du FCVB des U6 aux U15. Vendredi, il revivra donc un derby, FCVB-La Duchère qui reste aussi un de ses plus beaux souvenirs. C'était le 19 mai 2008. Le FCVB avait battu La Duchère (4-0) pour quitter une semaine après le CFA2. Barreto avait été buteur et passeur. Comme souvent quand on l'attendait. Comme souvent quand son équipe en avait besoin. Décisif le jour J. Toujours.
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse