Voici venu le temps où plus personne ne calcule plus rien, laissant l'espoir ou les regrets recouvrir sa saison, lorsque la nuit sera tombée sur cette 32ème journée. Villefranche (3e) reçoit Châteauroux (5e), ce soir dans ce stade Armand-Chouffet que le club caladois a passé la semaine à remplir, histoire de créer le genre d'atmosphère qui donne envie d'en faire plus, quand on est à la maison. Evidemment, la ferveur populaire du Beaujolais n'égalera jamais ce qui se voit ailleurs en National, mais il est des soirs où tout redevient possible. Les joueurs du coach Hervé Della Maggiore attendent ce choc comme le miroir d'une saison si dense, au mérite. Ils ont passé quasiment toute la saison dans le top 5, et alors qu'il ne reste que trois marches pour lire les conclusions finales – la seconde place d'Annecy est à 4 points, la troisième place de barragiste est un bien à défendre – le calendrier leur a livré un triptyque (Châteauroux-Sète-Bourg) qui est dans leurs cordes du moment, entre prétendants au podium et quête de maintien.
Mathieu Chabert (coach de Châteauroux) : "Soit on gagne, soit on n’a plus de chance d’accrocher cette troisième place"
A dire vrai, les Caladois ont une grande partie de leur destin en main, avec toutes les pièces d'un puzzle collectif enfin à leur place, après avoir accusé le coup cet hiver : le gardien Bouet est redevenu décisif, le milieu Da Silva n'en finit plus de sortir la bonne passe, l'attaquant Elisor en est à 14 buts, et tous les anciens – le défenseur Flegeau, le piston Bonenfant entre autres – ont remis du gaz dans le moteur au bon moment. Au métier, cela a servi à mettre sous le tapis la mi-temps manquée à Créteil, la semaine dernière, parce que la lucidité nécessaire a été de mise, en seconde période, grâce au doublé de Simon Elisor, en une manière de copier-coller qui murmure ce qu'est la réussite quand on sait où appuyer.
Châteauroux, à cinq longueurs, vient dans le Beaujolais, sans aucune envie de fermer le jeu, du moins c'est ce que son coach, Mathieu Chabert et son CV qui impose le respect – il aura fait grimper Béziers (mai 2018) et le SC Bastia en Ligue 2 (mai 2021) ces dernières années – a lâché vendredi dernier après avoir payé le prix fort face à Annecy (0-1), en jouant 75 minutes à dix alors que visiteur savoyard a eu la chance de voir son gardien Florian Escales, coupable d'une main en dehors de sa surface, finir la rencontre. "Je suis déçu pour mes joueurs. Cela doit nous servir pour le prochain déplacement à Villefranche. Gagnons là-bas."
Hervé Della Maggiore (coach du FCVB) : "Tous les voyants sont au vert"
Et à la veille de ce duel dans le Beaujolais, Mathieu Chabert ne s'est pas caché davantage : "L’objectif reste toujours de gagner. C'est pas compliqué, c'est soit on gagne, soit on n’a plus de chance d’accrocher cette troisième place". Dans cette quête, les Castelroussins miseront encore sur le panache du meilleur buteur du championnat, Thomas Robinet (18 buts). Ce sera le retour en Calade d'un attaquant qui n'y a laissé que des bons souvenirs, quand bien même sa saison avait été écourtée en 2019-2020.
Dans ce duel qui ne se finira probablement pas à 0-0 comme à l'aller, chaque équipe devra faire sans certaines de ses forces vives : N'Goma est suspendu tandis que Ouaneh, Sunu, Marega, Fortuné, Ezzaytouni sont blessés à Châteauroux; A Villefranche Pagerie et Injai ne seront pas aptes à reprendre, s'ajoutant à la liste de blessés de longue date (Renaut, Martin, Guezoui). Pas de quoi contrarier Hervé Della Maggiore qui, hier, appréciait l'état de fraicheur de ses troupes : "Il y a une âme collective qui se ressent dans ce vestiaire. Tous les voyants sont au vert." Pour un choc de cette envergure, cela ne pouvait pas mieux tomber.
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.