Le Rémi Sergio du GOAL FC, dans un autre système (4-3-3) mais avec le même volume, la même justesse technique. Le joueur que tout le monde apprécie parce qu'il ne joue jamais pour sa pomme, parce qu'il est la définition même de ce qu'est un esprit d'équipe. On l'avoue, depuis quatre ans, quand on se rend au stade Ludovic Giuly à Chasselay, les jours de match, on scrute la feuille de match pour y trouver le nom de Thibaut Le Maitre. Il fait partie de ces joueurs qui donnent de la vie au ballon, et dont on s'est souvent demandé pourquoi ils étaient en N2 et pas un peu plus haut, le talent lu aidant à ce constat. Car, à 25 ans, le numéro 10 du GOAL FC, peut légitimement ambitionner de poser sa palette technique un jour prochain en National. Et samedi dernier, après la nouvelle victoire de son équipe face à Jura-Sud (2-0) à la maison, on a pris le temps d'évoquer sa régularité dans le onze du coach Jamal Alioui, après un début de saison où il a dû gagner sa place. A l'horizon proche, il y a ce rendez-vous en match en retard ce soir à Aubagne (20h) pour conforter cette place de leader du championnat…
Sortir du match face à Jura-Sud sur un succès (2-0), samedi, c'est un pas de plus vers quoi ?
"Vers un peu plus de confiance. On n'avait pas joué depuis un bon moment et à Fréjus on avait ramené un bon match nul (0-0). Honnêtement, à la maison, quand tu joues la montée, il ne faut pas perdre. Il faut gagner. On a prouvé, contre Jura-Sud, que nous restions solides quand nous étions dans la maîtrise."
A 2-0, dans ce match, votre entraîneur (Jamal Alioui) a fait tourner son effectif. Ceux qui rentrent ont la dalle apparemment, c'est une constante cette saison dans l'équipe…
"C'est le cas. Tout le monde tire dans le même sens, ça se voit la semaine à l'entraînement. On a une maîtrise qui est, je pense, une des meilleures de National 2. Par rapport au contexte du moment, la possession, on a eu des séquences à plus de 20 passes d'affilée contre Jura-Sud, ce n'est pas neutre. Cela devient une de nos forces, cette saison."
On vous a vu, dans le passé, jouer un peu plus haut à Chasselay dans l'entrejeu, au milieu. Là, en position de sentinelle devant la défense, que vous demande votre entraîneur dans ce positionnement ?
"L'an dernier, avec Cris, j'étais déjà dans ce rôle de sentinelle, ce n'est pas une nouveauté pour moi. Là, le coach me demande de bien couvrir les zones de passes, de gérer les montées des défenseurs, de régler les soucis qu'il y a au milieu... On va dire ça comme ça ! (rires)"
"Cet été, face à la concurrence, je me suis dit qu'il fallait que je sois le meilleur pour jouer, tout le temps"
Dans ce secteur, vous êtes un peu le baromètre, le garant de l'équilibre. Est-ce une responsabilité ?
"Peut-être, je ne sais pas. En fait, quand je joue, j'enchaîne les matchs sans me poser de questions."
La densité de la concurrence au milieu, en début de saison, vous avez vécu cela comment alors que vous étiez un des cadres du groupe lors des dernières saisons ?
"La concurrence, ça reste toujours une bonne chose. Pour tout le monde. C'est là où l'on sent qu'il faut garder notre niveau, qu'il faut aller chercher un peu plus. C'est un moyen de progresser, vraiment. Moi, cela m'as mis un nouveau challenge devant moi. Je me suis dit qu'il fallait que je sois le meilleur pour jouer, tout le temps."
Vous étiez capitaine l'an passé, et cette saison la donne a changé dans cette hiérarchie des responsabilités. Vous vous êtes dit quoi en début de saison ?
"Qu'il fallait travailler davantage, je le répète, tout le temps, désormais. Il fallait montrer au coach que je pouvais jouer, que je répondrais présent quand on m'appellerait."
Avoir cinq points d'avance, à cet instant de la saison, vous vous dites que le plus dur commence en vue de la montée en National ?
"On se dit surtout que c'est à nous de ne pas lâcher maintenant. A toutes les journées, lors de toutes les rencontres qui nous attendant, il faudra rester solide, sans regarder derrière nous."
"On a acquis une touche de caractère supplémentaire"
Vous êtes leader, le curseur de l'attente va forcément augmenter maintenant…
"Evidemment. On le sait. On sera attendu partout. Ceux qui viendront chez nous auront comme idée de prendre des points sur notre terrain. Ce sera plus difficile, dans tous les domaines."
Avoir connu Cris comme coach est-ce que ça diffère de ce que vous vivez avec Jamal Alioui aujourd'hui sur le banc ?
"Avec Cris, l'exigence était aussi présente. Là, on a vraiment franchi un cap en termes de réactions à la perte de balle. On communique beaucoup plus entre nous sur le terrain. On a acquis une touche de caractère supplémentaire, je pense."
Si on vous dit qu'à ce rythme-là, dans quelques mois vous serez en National. Vous répondez quoi ?
"Je vous dirais que quand on joue, on peut y penser mais c'est surtout match après match que cela pourra nous arriver. Il s'agira de faire le boulot tous les week-ends, en restant dans le présent des matchs qui se présentent."
"Depuis quatre ans, le club a toujours progressé"
En tant que milieu, quand vous voyez la discipline des attaquants (Assef, Sy, Almike, Lemb…) à la perte du ballon, les courses effectuées, ça vous procure quelle remarque ?
"C'est un vrai plaisir de voir ça ! Même pour les défenseurs. C'est un facteur de confiance, une manière de souder le groupe. Quand nos attaquants ont le ballon, on reste vraiment en bloc. Parfois, autour du porteur, on peut être trois, c'est un signe qui ne trompe pas."
C'est votre quatrième saison à Chasselay. Quel regard portez-vous sur l'évolution du club ?
"Quand je suis arrivé ici, au début on jouait le maintien. Depuis, on a progressé chaque saison. On espère aller au bout cette saison."
De tous les groupes chasselois connus, que diriez-vous de celui de cette saison ?
"C'est le plus solide. On possède une homogénéité qui n'était pas présente avant. A tous les postes il y a du monde, des bons joueurs. En fait, c'est la saison où le club a fait le meilleur recrutement."
Propos recueillis par Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse