D’habitude, le temps d’entrer dans ce championnat de National n’est escorté d’aucune urgence, parce que chacun sait que c’est bien plus tard, dans la saison, que tout se jouera. Mais aujourd’hui, ce décor-là a changé, dans un élan de resserrement de l’élite du football français, ce passage de la Ligue 1 et la Ligue 2 à 18 clubs la saison prochaine, qui par effet cascade aura des répercussions sur le National, ce niveau appelé à devenir une Ligue 3 dans le futur, dans une logique financière qui, aujourd’hui, fait de cet échelon le délaissé des instances professionnelles. Alors, pour Villefranche et tous ses compagnons de National, parmi lesquels figurent six clubs pros – une tendance qui dit l’avenir ? –, tout retard à l’allumage, avec six descentes au printemps prochain, sera en quelque sorte rédhibitoire. Il va falloir être prêt, très tôt, quand rien, du côté Beaujolais, n’a œuvré pour préparer sereinement ces batailles-là.
Car, l’été du FCVB n’a pas été un long fleuve tranquille. Une fois rangé l’espoir d’un hypothétique repêchage en Ligue 2, les Caladois ont dû oublier, en toute hâte, le feuilleton des Girondins de Bordeaux finalement conservés en L2, pour se précipiter dans ce qui les attend cette saison : une cinquième participation au National, après avoir été deux fois barragistes. Tout n’a pas été simple pour le coach Hervé Della Maggiore, qui aura vu partir toute une ligne d’attaque (Elisor-Dabasse), un milieu offensif percutant (Khous), les fins de prêts de jeunes éléments qui ont tant apporté (Da Silva, Bokele), et le départ de son piston gauche Pagerie, au cours de la préparation. Tout n’a pas été simple pour HDM, mais l’ancien coach bressan, a toujours su piocher plus bas pour faire éclore des éléments qui, plus tard, ont percé, plus haut : Berthommier, N’Simba, Tavares pour ne citer qu’eux. Dans un contexte ultra concurrentiel, on souhaite à Della Maggiore la même réussite avec Gromat (ex-Hauts Lyonnais), M’Buyi (ex-Jura Sud) ou encore Clidis Da Silva (Ex-Thonon Evian).
Des absents pour commencer
Si le club caladois, ne fait partie des budgets hauts du National – 3 millions d’euros quand par exemple Nancy, relégué de L2 table sur 10 millions –, il y a un savoir-faire pour faire des bons coups comme l’atteste la venue de Dos Santos, ex-capitaine de Valenciennes (L2). A cela s’ajoute des éléments qui savent ce qu’est le National : le retour tellement apprécié du meneur Blanc, l’attaquant Ba, le défenseur Badji, le diamant technique Dhib et dernièrement le défenseur Obissa en attendant de signer un attaquant de plus. Bref, le FCVB aura l’avantage d’avoir préservé sa structure d’équipe en conservant sa bande de trentenaires aguerris au National, les Flegeau-Bouet-Nirlo-Sergio-Bonenfant… Des gages de sûreté pour ouvrir le bal face à Sedan ? Probablement. Mais il va falloir ruser pour HDM afin de composer le premier onze de la saison et faire avec les absences de M’Buyi, Gromat, Dos Santos, Taufflieb, tous blessés alors que Renaut et Martin reviendront plus tard.
Dans quel schéma Villefranche se présentera-t-il face au dernier huitième du championnat, le Sedan du coach Saragaglia enfin décidé à ne plus user que du jeu de transition ? Le 4-4-2 (le 3-5-2 est une identité bien connue désormais) des barrages face à QRM aura une suite, peut-être dès le début avec l’aide des jeunes réservistes plutôt à leur avantage en prépa (l’attaquant Bourouis Belle, le défenseur Emmanuelli ou encore Abanda). C’est l’heure de poser la première pierre d’un long parcours, inévitablement parsemé de doutes. L’excitation des débuts, elle, est toujours-là. C’est bien la seule certitude de cet été sans fin. Rendez-vous au printemps 2023, pour voir où ce voyage mènera le FCVB.
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.