Jimmy Nirlo est l'un des éléments à la constance peu discutable, à l'instar du milieu Rémi Sergio, en ce but de saison où le FCVB tarde à trouver la bonne marche en National. Au bout de six journées, dont la dernière au Puy ce vendredi (1-1) teintée de frustration et terminée en avantage numérique (11 contre 9), l'ancien défenseur ou milieu bressan, désormais bien acclimaté à la Calade, ne masque pas la réalité du moment : Villefranche, 14ème à l'aube d'une semaine qui se fermera sur le premier derby face à Bourg ce vendredi à Armand-Chouffet, a besoin de points. Un derby qui comptera pour tous. Et ça, Nirlo l'assume parfaitement.
Avec six points au compteur, quelle perception avez-vous de ce début de saison pour votre équipe dans un championnat beaucoup plus resserré que d'habitude ?
"Il y avait moyen de faire mieux, c'est sûr. Tous les ans, on dit ça, mais c'est de pire en pire, le National est un championnat difficile, vraiment. Actuellement, on n'a pas encore trouvé la bonne carburation, avec ces six points en six matches."
En charnière défensive, jusqu'ici, il y a eu beaucoup de changements autour de vous, ce qui donne la sensation que votre coach (Hervé Della Maggiore) cherche encore la bonne formule dans ce secteur du jeu…
"Les feuilles de match parlent d'eux-mêmes. Cela a été conditionné par les blessés dans ce secteur mais aussi par ceux qui vont revenir. On savait qu'en début de saison on ne démarrerait pas avec deux joueurs importants (Renaut et Martin) qui ne seraient pas aptes. C'est un paramètre à prendre en compte. C'est vrai, il y a eu beaucoup de changements en défense, on essaie des associations, des formules. Il n'y en a pas une qui a été catastrophique, pas une qui a été ultra convaincante parce qu'on prend un but à quasiment tous les matches. Il faut que la mayonnaise prenne. Mais cela ne concerne pas que l'assise défensive. Une de nos forces, la saison dernière, était dans notre bloc défensif. Et ça commençait par un gros boulot de nos attaquants. Cette saison, on est plus friables et ça fait partie des secteurs où on doit davantage travailler. Dans ce championnat, tu te dois d'être solide défensivement et avec un but de moyenne par match c'est pas possible d'avancer."
Cet été, l'intersaison a été marqué par l'attente autour du maintien de Bordeaux en Ligue 2 et du possible repêchage de Villefranche après les barrages perdus à QRM. Comment votre groupe a-t-il vécu ces moments de tergiversations ?
"Ce serait mentir que de dire qu'à l'intérieur du groupe, certains n'avaient pas d'espoir d'une montée en Ligue 2 par ce biais-là. On savait que ça pouvait arriver. Personnellement, je préférais me dire qu'on était en National et qui si demain cela arrivait, on aurait eu une bonne surprise. Quoi que l'on dise, ça restait les Girondins de Bordeaux, ce n'était pas Sète ni Villefranche… On sait que c'est un club avec une grande histoire dans le foot français. Voilà pourquoi je n'avais pas misé sur notre repêchage. Et au final c'est ce qui est arrivé. Mais c'est sûr que cela a surement gêné notre mercato. Maintenant, il ne faut pas se chercher d'excuses, le championnat est lancé et nous avons un bon groupe, sincèrement. De bons éléments nous ont rejoints et c'est à nous de faire plus pour inverser la tendance. On se doit de faire mieux."
"On savait qu'en début de saison, en défense, on ne démarrerait pas avec deux joueurs importants (Renaut et Martin) qui ne seraient pas aptes. C'est un paramètre à prendre en compte "
Est-ce que l'horizon d'une saison à six descentes cette saison en National change la nature profonde de ces premiers matches ?
"Je ne sais pas. Mais on ne peut pas nier le fait qu'un tiers des équipes du championnat va descendre. Et dans le recrutement, cela se voit. Des équipes se sont données les moyens d'avoir des certitudes, assez tôt dans la saison. Quand on voit ce qu'a fait Versailles alors qu'il est promu, en matière de renforts avec, la semaine dernière, les signatures de Fabien Lemoine ou de Rachid Alioui, ce sont des choses qui ne seraient pas arrivées il y a quelques années en National. Chacun travaille avec ses armes. Nous avons une base sur laquelle on doit s'appuyer. Le recrutement a été bon même si nous avons perdu des joueurs très importants. Il y a de la qualité dans le groupe. Mais il ne faut pas le cacher : on doit s'améliorer pour sortir de la zone dangereuses. A l'heure actuelle, et c'est un fait, on a le rythme d'un relégable."
Au Puy (1-1), vendredi, vous avez terminé la rencontre dans la frustration, à 11 contre 9, sans parvenir à l'emporter. Vous voyez quelques signaux positifs malgré tout ?
"On a su réagir après avoir été menés au score. Mais je vois plus de points à travailler après cette rencontre que des satisfactions. L'adversaire ne nous était pas supérieurs. Je ne sais pas si Lucas (Caruso), notre gardien, a fait un seul arrêt. Pendant 20 minutes on a joué à 10 contre 11 puis 9 contre 11. Il y avait la place de faire mieux. Dans la production de ce que l'on amène c'est insuffisant, on n'emballe pas trop le match, ça ronronne trop. J'ai le sentiment que ce que nous faisons depuis le début de saison est assez poussif. Le coach appuie sur le fait que nous devons être plus tranchants. On y travaille. Mais ça ne vient pas pour l'instant."
Dans le recrutement, cette saison encore, votre coach a misé sur quelques paris. Vous avez quel regard sur le potentiel des nouveaux (Gromat, M'Buyi, Da Silva…) ?
"Hervé a souvent recruté dans les niveaux inférieurs au National même quand il entraînait Bourg. C'est aussi une question de moyens. Le Red Star ou Châteauroux ont peut-être moins besoin de fonctionner de cette manière-là. On a vu, encore, cet été, que l'on ne pouvait pas s'aligner sur certains clubs sinon des joueurs comme Dabasse ou Khous seraient encore au club. Mais je pense aussi que le coach, sur ces nouveaux joueurs qui apportent une certaine fraicheur à ce championnat, ne s'est pas trompé. Je n'ai pas de doutes sur leurs qualités.
"Je n'ai pas de doutes sur les qualités des joueurs qui nous ont rejoints cet été"
Aujourd'hui, on dirait qu'il n'y a plus trop de débats sur votre positionnement, c'est parti pour une saison derrière ?
"Pour le moment on en a pas parlé avec le coach qui sait que je suis à la disposition de l'équipe. Peut-être que le retour de Kevin Renaut va changer les choses. Honnêtement j'en sais trop rien. Pour le moment je joue derrière et je fais de mon mieux quel que soit le poste et si demain je dois jouer au milieu ça ne changera pas ma motivation. Ces questions de poste, là en ce moment, ce n'est pas ma priorité. On se doit surtout de trouver la bonne formule, pour permettre à l'équipe de gagner, à nouveau."
Vous êtes l'un des Caladois les plus dangereux dans la surface, notamment à la réception des coups-pied-arrêtés de Rémi Sergio. C'est une connexion qui fonctionne et qui se travaille tant que ça ?
"L'année dernière ça fonctionnait déjà pas trop mal. On avait réussi à débloquer quelques situations de cette manière-là. C'était une de nos forces. Cette saison, sur les coups-francs tirés par Rémi (Sergio) on trouve souvent les bons réglages même si cela ne s'est pas concrétisé par beaucoup de buts. On sent qu'il nous manque pas grand-chose dans ce domaine."
Recevoir Bourg à la 7ème journée, est-ce que ça peut représenter un tournant de votre saison ?
"La priorité, c'est surtout de trouver un match référence. Après Bourg, il restera encore beaucoup de matches mais il serait bienvenu d'embrayer sur une bonne série et sortir de cette zone des relégables."
"Vendredi, le contexte du derby face à Bourg sera totalement différent"
Le dernier derby, au printemps, avait été disputé dans un contexte qui était plus favorable à Villefranche (succès 4-1). Cette fois-ci, vous ne partirez pas favoris. Est-ce un avantage ?
"Le contexte, effectivement, du dernier derby face à Bourg, était totalement différent. Il faut nuancer cette victoire même si nous avions fait un bon match. Bourg ne jouait plus rien à ce moment-là. Les joueurs étaient peut-être plus relâchés. Aujourd'hui, on est dans un nouveau championnat et il y a eu beaucoup de mouvements des deux côtés. Rien ne nous permet de penser que l'on sera supérieurs à eux parce qu'on les a battus la saison dernière. Cela ne veut plus rien dire. On va aborder ce match avec beaucoup de sérieux et de respect. Mais je ne doute pas qu'en face, le discours sera le même."
Comme souvent, avant ce derby, à vous et à Hervé (Della Maggiore) on va vous sortir votre passé à Bourg, cela vous bassine ou ça fait partie du jeu ?
"Non, c'est normal. Hervé, comme moi, a une grosse histoire avec Bourg. C'est logique. Mais je vais dire la même chose que l'an dernier : la page est tournée, nous avons passé de superbes moments à Bourg mais nous sommes heureux à Villefranche où nous avons découvert une nouvelle atmosphère, un nouveau club. Chaque club avance dans son histoire. Bourg fait partie de notre passé. Et c'est un club que l'on regardera toujours d'un œil plus attentif que les autres. Aujourd'hui, nous sommes au FCVB, nous défendons les couleurs du Beaujolais, avec fierté."
Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse