C'est le genre de rendez-vous où tout ce qui se dit avant peut compter, pour éveiller chez l'autre, un surcroît de motivation dans un face-à-face qui n'en manquera pas. Mais l'entraîneur du FCVB, Hervé Della Maggiore, qui sait l'odeur de ces ultimes rencontres quand sonne le sprint final, n'en a pas fait des tonnes, aujourd'hui en conférence de presse, sur Châteauroux et son coach Mathieu Chabert aux ambitions de jeu affirmées, tout concentré sur les siens qui sortent d'un match oubliable à Créteil (succès 0-2) mais qui aura permis à sa formation de s'offrir trois finales pour le podium. Et ça commence donc demain à la maison. Dans ce stade Armand-Chouffet probablement bien garni. Reste à lui donner de la voix. Et ça, c'est HDM l'espère fortement.
Quelle est l'atmosphère qui entoure votre équipe avant ces trois dernières journées où tout se décide ?
"Il y a beaucoup d'engouement, beaucoup de plaisir et du travail. On sait l'importance de ces derniers matches, les enjeux. Il faut que l'on ait le sourire plutôt que de la crispation. Les joueurs sont assez détendus à l'approche de ce match face à Châteauroux. Ils ont envie d'en découdre rapidement pour continuer d'avancer vers ce dernier objectif."
Comment avez-vous vécu l'après match de Créteil (succès 0-2) et quelle a été votre analyse de cette rencontre ?
"Je n'ai pas montré d'images de ce match à mes joueurs. J'ai vite voulu basculer sur la venue de Châteauroux parce qu'on a gagné à Créteil plus au mental que par le jeu. On n'a pas fait une bonne première mi-temps. C'était beaucoup mieux en deuxième période. On a été efficaces, en allant à l'essentiel. Dans cette dernière ligne droite, il faut être très pragmatique."
Devant la perspective de ces trois derniers matches, il y a l'idée de trois finales à disputer pour les barrages. Qu'est-ce que cela vous évoque ?
"Ce sont des finales. Et tout le monde le dit. Nous en avions cinq à disputer dans cette dernière ligne droite, on en a déjà remporté deux (Créteil, Le Mans). C'est la dernière cartouche aussi pour Châteauroux dans l'optique des barrages, même s'ils ne sont pas en bonne posture pour viser cette troisième place. Ce sera un match très difficile. On ne sait pas, ensuite à Sète, comment ils aborderont ce match en étant maintenus ou pas, la semaine prochaine. Mais dans tous les cas, le match le plus important de la saison pour nous, c'est Châteauroux vendredi soir. Il faut que l'on gagne pour espérer jouer au moins les barrages."
"Dans cette dernière ligne droite, il faut être très pragmatique"
Comment aborderez-vous ces matches ? Sans calculs ?
"Sans calculs, tout en essayant de faire prendre conscience aux joueurs que même si ce n'était pas l'objectif prioritaire du début de saison, maintenant on s'en est rapprochés. La pression augmente au fil des matches, un peu plus que l'an dernier où nous étions partis de beaucoup plus loin. Cette saison, on a fait la course quasiment tout le championnat dans les cinq premières places. Il faut que ça devienne une bonne pression et que cela ne nous inhibe pas comme cela a pu être le cas à Créteil, en première période, la semaine dernière. Vendredi, j'espère que l'on sera à hauteur de l'intensité que Châteauroux va mettre dans le match, sans manquer de respect à Créteil."
Le sens de votre discours ce sera d'en faire un peu plus sans en faire trop non plus ?
"Je n'arrête pas de dire à mes joueurs qu'il ne faudra rien regretter et surtout de ne pas être passif et se dire que ça va venir tout seul. On devra être acteur de ce match, dans l'engagement, la prise d'initiative, l'intensité, quitte à faire des erreurs. Après, il se passera ce qui se passera mais quand tu subis les choses en pensant que cela finira par arriver, en général, c'est là où tu te plantes. Si l'on donne tout et qu'au bout l'adversaire est meilleur que nous - Concarneau, Châteauroux ou un autre – ce sera mérité pour eux."
C'est le genre de match où l'entraîneur n'a plus grand-chose à dire finalement…
"C'est vrai. On soulignera aussi des aspects du jeu par rapport à notre plan de départ et ce que nous voulons mettre en place. Mais ce qui est primordial, ça reste surtout l'aspect psychologique. On active des paramètres différents de la saison régulière, qui sont bien plus forts que ceux consacrés uniquement au jeu."
"On devra être acteur de ce match, dans l'engagement, la prise d'initiative, l'intensité, quitte à faire des erreurs…"
Cela signifie que dans votre causerie d'avant-match, la forme peut varier aussi ?
"Dans la causerie, la part psychologique et mentale, est plus dominante sur ce type de match. Mais attention, il ne faut oublier de rappeler aux joueurs ce qu'ils ont à faire même s'il y a le travail de la semaine pour ça."
Châteauroux, est dans la peau d'une bête blessée après leur défaite à domicile face à Annecy (défaite 0-1). C'est leur dernière chance de jouer la troisième place. Cela laisse à penser à une entame furieuse de leur part ?
"Ils parlent de dernière chance en venant chez nous mais je ne sais pas dans quel état d'esprit sont leurs joueurs. Dans leur tête, peut-être qu'ils peuvent se dire que cela parait compliqué d'aller chercher la troisième place quand on est à cinq points, surtout que Concarneau est devant eux aussi. Mais mathématiquement, même Bourg peut y croire même si j'entends dire qu'ils ont complètement lâchés. En tout cas, Châteauroux y croit dur comme fer. Si cette équipe parvient à mettre ses propos en face de ses actes, il faut s'attendre à un adversaire très remonté. Je ne doute pas de cela : ils le seront. Un joueur, quoi qu'il en soit, reste un compétiteur. C'est pour cela que l'on ne peut pas paramétrer les résultats des autres mais se concentrer uniquement sur nous. Châteauroux a quand même beaucoup progressé par rapport au match aller (0-0)."
"Si Elisor et Da Silva sont à la finition de notre jeu en ce moment, c'est tout le collectif qui va mieux, aujourd'hui"
Que pensez-vous des performances de votre duo Elisor-Da Silva qui vous a tiré d'affaire à Créteil (0-2)?
"Ils sont à la finition de notre jeu en ce moment, l'un comme passeur (Da Silva) et l'autre comme buteur (Elisor). Ils sont impliqués sur notre quatre derniers buts. Mais je ne me focalise pas sur un joueur en particulier. On a retrouvé du jus dans tous les secteurs, de notre gardien (Bouet) à nos attaquants dont Adrian (Dabasse). On ne parle pas beaucoup de lui mais si Simon (Elisor) lui doit beaucoup de ses 14 buts. Aujourd'hui, c'est tout un collectif qui va mieux."
Cette semaine le FCVB a beaucoup communiqué en direction de son public avant la venue de Châteauroux à Armand-Chouffet. Le 12ème pour cette rencontre à domicile, a-t-il un rôle à jouer, une fois encore ?
"Effectivement. Je renouvelle cet appel parce qu'à l'extérieur on subit cela. Ce serait bien de l'avoir avec nous à domicile. J'avais déjà souligné cela il y a peu. On sentait qu'il y avait de l'engouement que quand il y avait un bon match mais ce n'est pas que ça. Quand on n'est moins bien, c'est à ce moment-là aussi qu'une équipe a besoin d'être poussée par son public. C'est à nous, joueurs et staff, d'emmener tout le monde avec nous. On ne peut pas se plaindre du public si on ne met pas la volonté de faire les choses avec plus d'intensité et beaucoup d'implication."
Propos Recueillis par Ralph NEPLAZ
Correspondant local de presse.