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Fin des quotas laitiers : les producteurs s'organisent

annoncé, la disparition des quotas laitiers sera effective le 31 mars 2015 et pour les producteurs c'est une source d'inquiétude importante.

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En effet, ils craignent une augmentation de la production et avec la saturation du marché une chute des prix.

Selon Pascal Girin, responsable laitier de la FDSEA et secrétaire général FRPL (Fédération régionale des producteurs de lait) : "On n'a pas su s'organiser et anticiper. Mais on ne croyait pas que ça se ferait, le gouvernement non plus d'ailleurs…".

Aujourd'hui, les producteurs souhaitent se regrouper pour rééquilibrer les rapports de force car ce sont les coopératives et les industriels qui attribuent les volumes aux exploitations. "Ils ont un droit de vie ou de mort sur les exploitations !, s'inquiète Pascal Girin. L'Union européenne a levé toute mesure de protectionnisme et a mis les producteurs de lait dans le monde du libéralisme, alors allons-y franchement. Mais que les entreprises ne nous imposent pas des mesures de contingentement d'intégration." La solution serait que les organisations de producteurs (OP) se regroupent en association à l'échelle de la région pour avoir un véritable pouvoir de négociation ; de plus cela permettrait de conserver une certaine attache territoriale à la production. "Nous sommes en train de constituer les statuts. Mais les entreprises font tout pour que ça ne se fasse pas. C'est pour ça qu'il faut se regrouper, l'union fait la force", explique-t-il. Les organisations de producteurs voudraient harmoniser la politique laitière, notamment au niveau des prix. Concernant les jeunes agriculteurs qui s'installent, "il faut qu'ils soient traités de façon identique selon qu'ils livrent à telle ou telle entreprise".

Les producteurs s'organisent donc mais la grande inconnue reste les prix. "En France, il n'y aura pas de surproduction, mais la crainte vient des pays voisins, notamment l'Allemagne, qui envisage d'augmenter sa production de 15?%, les Pays-Bas, ou encore l'Irlande qui elle envisage de la doubler", annonce Pascal Girin.

"Si on n'arrive pas à garder les exploitations actuelles en place en maintenant de la rentabilité, beaucoup de gens mettront la clé sous la porte", craint-t-il.

La région Rhône-Alpes compte de gros outils de transformation (Danone, Lactalis, Sodiaal), "il faut qu'on ait de la production pour les garder sinon ils partiront ailleurs", insiste Pascal.

Mais tout n'est pas si sombre car les produits laitiers français jouissent d'une bonne image, notamment en Chine. "Les Chinois apprécient nos produits, grâce à la traçabilité et aux qualités environnementales que nous garantissons. C'est une arme qui sert à aller sur le marché mondial, surtout après les problèmes sanitaires en Nouvelle Zélande il y a quelque temps", optimise le producteur.

Les producteurs comptent également sur le patriotisme économique des Français qui sont invités à choisir leurs bricks de lait estampillées "Lait collecté et conditionné en France". Sachant que la filière concerne 75?000?exploitations et fait travailler plus de 25 000 personnes, ce choix est semble-t-il une évidence !

Jacqueline Fabre

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