Yoann, qu'est-ce que l'on peut retenir de votre victoire la semaine passée contre Cholet ? Le caractère de l'équipe ?
Je pense que l'analyse qu’on avait à chaud est la bonne, à savoir que oui, c'est bien d’avoir su inverser la tendance. Cela fait 0deux matchs où on montre des ressources mentales, ce qui n'est jamais facile. Maintenant c'est sûr que dans la première mi temps, nous avons eu trop de manques pour espérer mieux. Offensivement, on n'a pas su imposer notre rythme. Il y a eu beaucoup de déchets techniques et on a mal utilisé les espaces Cholet nous a laissé. Défensivement, il y avait un manque flagrant d'agressivité et d'impact dans les duels. C'est un sentiment mitigé. on se dit que ce n'est pas normal d’offrir une premièe période comme celle-ci. Mais en montant le curseur, on a réussi à inverser tendance.
On a vu que le choix qui a été opéré a été de rester à trois défenseurs, contrairement à Bastia où une formule à quatre avait été choisie pour déstabiliser les Corses. Pourquoi cette décision ?
On avait vu choses avec Cholet qui se sont vérifiées. En montant le curseur sur l'aspect technique offensivement, en trouvant des déplacements coordonnés, on savait qu’on pouvait faire mal. On ne voulait pas changer pour changer. En étant meilleurs, on pouvait les mettre en difficulté. Pour ce qui est de la défense à quatre, c'est bien d’avoir deux cordes à notre arc. Il y a des automatismes qui se créent. Il faudra voir sur fin de saison. On sait qu’on peut être performants dans les deux.
Sur quoi avez-vous travaillé pour soigner vos entames de match poussives ?
Je pense que dans le foot, il y a une part des choses qu’on maîtrise, et d'autres qui ne sont pas maitrisables. Si on fait référence à Bastia, les difficultés rencontrées étaient plutôt dues au pressing tout terrain qu'ils ont effectué et qu'ils n'ont pas réussi à maintenir. Contre Cholet, c'est nous qui n'étions pas dedans. Bien sûr on sait qu’on devra faire mieux pour nos entames de matchs. Mais ce n'est pas une finalité. On sait ce qu’on n’a pas bien fait. Ça arrive sur deux matchs consécutifs mais pas on n'en tire pas de conclusions.
Comment ça se passe dans le vestiaire à la-mi temps pour gérer ça ? Le coach a-t-il du taper du poing sur la table ou les joueurs se sont-ils repris en main ?
Comme je le disais, à Bastia il y avait une fin de première période encourageante. L'adversaire avait laissé des plumes. Là, oui, Hervé a plutôt tapé du poing sur table. On était loin de notre niveau dans tous les domaines. Sans dénigrer cette équipe de Cholet, on savait qu’en marquant on pouvait les faire déjouer. Cholet fait partie des moins bonnes défenses. Leur mettre trois buts n'était pas impossible. Les joueurs se sont aussi remobilisés. Il y a eu une première mi-temps qui a été ce qu’elle a été. La deuxième n’appartenait qu’à eux. Ils ont montré une vraie envie d’effacer ce premier acte.
Fait inhabituel, l'un des deux buts encaissés est dû à une boulette de Bouet et Flegeau...
Quand on parlait de la part des choses qui ne sont pas maîtrisables, ça en fait partie. Ce sont des aléas de match. Parfois il y a des buts exceptionnels dont on se demande comment ils arrivent, et parfois il y a des ratés aussi. Cela fait partie du foot. Je pense qu'il y a un groupe suffisamment mature collectivement pour garder confiance dans ce type de cas.
Il s'agit de deux joueurs très expérimentés. Cela ne les a pas touché mentalement ?
Ils ont réussi à effacer ça, même si encore une fois, sans dénigrer Cholet, on savait qu’on pouvait les mettre en difficulté. Les joueurs ont fait le travail mentalement. Si les joueurs avaient encore eu la tête dans les chaussettes, ils n'auraient pas pu le faire. Tout le monde s’est réuni et a effacé cette mauvaise période. On l’a bien fait, c’est oublié.
Rémi Sergio a pris le leadership lors du dernier match en sortant ce doublé qui amène la victoire. En quoi sa prestation peut être un fil conducteur de cette fin de saison ?
On sait qu'il y a des animations, des systèmes de jeu et des choses bien définies. Mais ce qui fait différence, c’est le dépassement de fonction. Sergio a été encore plus mis en valeur avec ce doublé. Mais il y a plusieurs joueurs qui ont dépassé leur fonction pour amener ce supplément d’âme et arracher la victoire.
On pense forcément à Bonenfant, le serial buteur...
C’est un tout ! Quand on voit sa détermination, qu'il va gagner coup-franc et qu'il se relève tout de suite derrière, ça inspire. Il y a eu des entrants qui ont fait du bien. Forcément il y a des joueurs qui, de par les stats, sont mis en valeur. Mais c'est tout le groupe qui a réalisé une grosse deuxième mi-temps. C'était vraiment une notion de réaction collective et non pas individuelle.
Quels sont les enjeux du match à venir ?
Il reste six matchs. On va dire qu’on a l'expérience de l'an dernier. Il faut prendre les matchs les uns après les autres. C'est un championnat surprenant. On voit que Boulogne, que tout le monde croyait mort, est à 5 points de Sète aujourd'hui. On se concentre sur nous pour faire le maximum et obtenir le plus de points possibles. On terminera à la place qu'on mérite. Il faut tout faire pour engranger le maximum.
Quelles sont les forces en présence ?
Par rapport au dernier match, nous avons Adrian Dabasse et Frédéric Injaï qui sont indisponibles. Sinon on enregistre le retour de Pagerie. Bonenfant est suspendu.
Avranches, c'est un déplacement qui vous a réussi sur ces dernières années...
Ce sont toujours des oppositions intéressantes. Il y a un coach qui prône le jeu. Ces derniers temps, il y a un peu plus alternance dans ses choix. Il y a des joueurs qui peuvent aller viter devant. Il y aura peut-être le retour de David Pollet comme titulaire. Ça leur donne une autre alternative pour jouer un peu plus long avec son gabarit. Mais ça reste une équipe joueuse, qui a besoin de points. Ils sont 5 points devant Sète. Ce sera un match dur, d'autant qu'ils seront revanchards avec cette défaite 4-1 face à Annecy. Ils voudront se mettre à l’abri pour assurer le maintien.
Hervé (NDLR : malade car grippé) sera sur le banc ?
On va voir comment il va. Sinon, ce sera moi.