8 janvier 2015. La France est sous le choc. A Villefranche, un événement va ajouter à la confusion et au sentiment général d’égarement.
A 5 h 45, un engin artisanal déposé devant l'entrée du snack "L'Impérial" explose à quelques mètres de la mosquée de la Quarantaine. La façade est soufflée.
La direction interrégionale de la police judiciaire de Lyon est aussitôt saisie par le procureur Grégoire Dulin, alors que d'importants moyens de police technique et scientifique sont à l'œuvre sur place. A aucun moment le procureur de la République ne lâche le mot "attentat". Difficile pourtant de ne pas voir dans cette explosion une conséquence de la situation troublée vécue par la France après le carnage à Charlie Hebdo.
Un an après les faits, aucun élément explicatif n’a filtré de l’enquête, qui n’a visiblement pas abouti. Et le mystère plane toujours sur le ou les auteurs de ces faits de nature à diviser.
MESSAGES D'UNITE
Sur place dès les premières heures, le maire de Villefranche s’était d’ailleurs employé à resserrer les Caladois autour d’un message d’unité. "Je condamne totalement ce type d'action. On peut craindre qu'il existe un lien avec la situation dramatique que traverse le pays. J'en appelle à la cohésion et au respect de chacun dans cette ville", avait déclaré Bernard Perrut, y voyant "un coup porté à la République et au vivre ensemble que nous nous échinons à mettre en œuvre à Villefranche".
Fouad Medjdoub, l'un des responsables de la mosquée de la Quarantaine, ne cachait pas lui non plus son désarroi. "On peut au moins souffler en voyant qu'il n'y a eu que des dégâts matériels. Les premiers fidèles arrivent vers 7 heures. Nous sommes français, bien en France, on condamne absolument cet acte."
Un an plus tard, la municipalité affiche toujours sa volonté de concilier diversité de croyances et d’origines et unité des Caladois. Lors de ses vœux à la population mercredi soir, le député-maire Bernard Perrut a par exemple annoncé qu’il allait créer un comité permanent pour réunir les représentants locaux des diverses religions.
Un lieu de dialogue d’ailleurs fortement préconisé par l’Etat après les attentats de Paris en novembre.
Julien VERCHERE