AccueilACTUALITESÉlèves en situation de handicap : quelles conditions d'accueil ?

Élèves en situation de handicap : quelles conditions d'accueil ?

Ils étaient un peu plus de 26 000 à faire leur rentrée dans l'académie de Lyon en 2021 : la scolarité de ces enfants et adolescents aux besoins particuliers est un enjeu de taille, dont l'appréhension évolue sur le territoire.
26 000 élèves en situation de handicap ont fait leur rentrée dans l'Académie de Lyon.
© DR - 26 000 élèves en situation de handicap ont fait leur rentrée dans l'Académie de Lyon.

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C'est une volonté politique affirmée dans l'académie de Lyon ; rendre l'école accessible à tous, particulièrement aux enfants en situation de handicap. Lors d'une conférence de presse à la veille de la rentrée 2022, son recteur Olivier Dugrip avait souligné l'ambition "d'améliorer l'encadrement de ces élèves", notamment avec la création de 18 unités localisées pour l'inclusion scolaire (Ulis) supplémentaires, dont cinq dans le Rhône et huit dans l'Ain.

Rentrée scolaire, le Département visite ses établissements

Lors de la rentrée scolaire 2021, 22 875 élèves en situation de handicap étaient accueillis dans les établissements publics et privés sous contrat de l'académie de Lyon. À ces élèves venaient s'ajouter 219 enfants et adolescents scolarisés dans les établissements sanitaires et 3 549 dans les établissements médicaux-sociaux.

Parmi ce dernier type de structure, dans le Beaujolais, on retrouve l'Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (Itep) de La Bergerie, à Deux-Grosnes. Agrémentée par l'Agence régionale de santé et l'Éducation nationale, travaillent auprès de 33 jeunes bénéficiant d'une reconnaissance de handicap, âgés de 3 à 20 ans. "Parmi eux, 30 présentent un trouble du comportement avec intelligence préservée. Les trois autres places sont pour des jeunes porteurs de troubles du spectre de l'autisme", détaille le directeur de l'Itep La Bergerie Nicolas Cramoisan.

Des modalités de scolarité adaptées aux différents profils

L'agrément de la structure est découpé de différentes manières : un accompagnement avec 23 places dites "établissement", pour des jeunes totalement pris en charge au sein de la structure, auxquelles viennent s'ajouter sept places de service d’éducation spécialisée et de soins à domicile (Sessad), un accompagnement ambulatoire pour des jeunes scolarisés à 100 % dans leur établissement de référence.

À cela viennent s'ajouter les trois places pour les jeunes porteurs de troubles du spectre de l'autisme (TSA), la aussi un accompagnement Sessad ambulatoire. "Mais pour la prise en charge établissement des 23 jeunes, nous avons plusieurs modalités de scolarités : pour cette rentrée, six jeunes, les plus fragiles, sont intégralement scolarisés au sein de notre structure. Mais nous avons aussi des classes externalisées : les élèves sont pris en charge par nos équipes mais dans un établissement ordinaire, en l'occurrence l'école et le collège de Monsols", détaille Nicolas Cramoisan.

À partir de ces deux dispositifs, des scolarités partagées peuvent être mises en place : pour un collégien, par exemple, déterminer des matières dans lesquelles il peut suivre les cours en classe ordinaire ; le reste du temps, il est pris en charge par les équipes de l'Itep, généralement toujours au sein de son établissement de référence pour éviter les allers-retours entre l'Itep et ce dernier.

"On est dans une zone très rurale, si on commence à mettre du temps d'inclusion à un enfant dans son établissement et qu'il faut ensuite qu'il se déplace à l'autre bout du territoire pour être pris en charge par nos équipes, on tombe vite dans des soucis logistiques assez infranchissables", explique Nicolas Cramoisan.

Un besoin de montée en compétences

Interrogé sur l'encadrement des jeunes en situation de handicap en cette rentrée scolaire 2022, le directeur de La Bergerie souligne que du côté du secteur médico-social "des choses intéressantes se mettent en place".

Le décloisonnement entre le milieu médico-social et le milieu scolaire ordinaire, notamment : depuis plusieurs années, les élèves évoluent de plus en plus dans des scolarités mixant les deux. À La Bergerie, depuis janvier 2021, le dispositif Emas (équipe mobile d'appui à la scolarité) a été mis en place, avec l'objectif de pouvoir répondre aux demandes d'établissement ordinaires, qui ne savent pas toujours comment contenter les besoins des élèves scolarisés en leur sein.

"L'idée, c'est de pouvoir amener des clés de lecture sur le fonctionnement de l'enfant, de participer à l'analyse de ses besoins et de d'accompagner les équipes pédagogiques à la mise en œuvre d'adaptation au sein de la classe, de l'école et du collège", explique Nicolas Cramoisan. Une éducatrice spécialisée, Cindy Boissie, coordonne ce dispositif. Elle peut prendre appui sur les personnels de l'Itep – psychologue, médecin – pour ensuite déterminer des plans d'action.

Pour Nicolas Cramoisan la prise en charge du handicap en milieu scolaire doit pouvoir se reposer sur une montée en compétences des acteurs du milieu ordinaire, notamment en proposant des formations. "Il y a des choses qui sont déjà bien prises en charge, les dyslexies ou les dysorthographies par exemple, où des supports d'apprentissage et d'évaluations différents sont mis en place. Mais les troubles du comportement posent encore problème dans le milieu ordinaire, d'où l'importance de ne pas rester seul face aux difficultés, pour faire avancer les choses".

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