Avec son taux de chômage de 6,4 %, la région Auvergne-Rhône-Alpes a l’un des taux les plus faibles des régions françaises (7,2 % en moyenne en France). Dans le Rhône, il s’élève à 7,4 % au dernier trimestre. Suffisant pour parler de plein-emploi ? La définition du plein-emploi est fixée par l’Organisation internationale du travail (OIT) à 5 %.
Pourtant, les opportunités ne manquent pas pour les personnes en recherche d'emploi, selon Laura Sansonetti, chargée d'affaires à l'agence Genesis RH (intérim, recrutement et formation) à Limas, qui se concentre sur des profils qualifiés et/ou expérimentés. "Tous les secteurs recrutent. On constate par exemple une pénurie immense dans les établissements de santé. Notre agence travaille avec dix "clients"dans ce domaine, ce qui représente 4 000 heures dans le mois environ. Cela concerne les établissements publics, privés, pour les personnes handicapées, des foyers d'accueil…", affirme-t-elle.
Savoir-être, formation et fidélité
Son homologue Evelyne Gardette, responsable de l'agence d'intérim Adéquat à Belleville-en-Beaujolais, confirme que les offres d'emploi peinent à trouver preneur dans tous les domaines, "dans le secteur industriel, dans le BTP, etc. Avant, on entreprenait des démarches commerciales pour travailler avec des entreprises. Désormais, ce sont elles qui nous appellent directement. Et inversement, on fait du sourcing auprès des demandeurs d'emploi. Mais on a des difficultés à trouver du personnel, que ce soit des maçons, des chaudronniers, des charpentiers, des peintres en bâtiment. Il ne faut pas négliger le fait que les jeunes s'orientent depuis plusieurs années vers des études supérieures, au détriment des voies professionnelles. On dévalorise les métiers manuels", ajoute-t-elle.
Simple effet conjoncturel ou début d'une nouvelle tendance, Laura Sansonetti constate néanmoins que, depuis janvier 2022, "nous avons un peu plus de profils disponibles. "Et cela ne concerne pas que mon agence à Limas, mais l'ensemble du groupe. C'est assez difficile à expliquer. De toute façon, quelqu'un qui veut travailler, il peut le faire aujourd'hui", avoue la chargée d'affaires, qui reconnaît également un changement de stratégie de la part des entreprises. "La majorité de nos clients sont toujours exigeantes dans le choix des profils et les compétences. Mais si un demandeur d'emploi est motivé, il aura toute ses chances. Le savoir-être est devenu très important", confie-t-elle. Tendance partagée par Evelyne Gardette. "Dans certains secteurs d'activités, des entreprises qui font appellent à des intérimaires sont prêtes à les former pour les conserver."