Trois petites semaines après les vendanges, chez lui, à Saint-Julien-en-Beaujolais, François D'Haene s'est offert un nouveau plaisir, immense, à La Réunion. Il s'y rendu sans autre prétention que faire de son mieux, avec probablement l'incertitude de ceux qui savent combien le chemin vers le succès dans cette diagonale des fous est si imprévisible et ne se prévoit pas vraiment. Tout est affaire de recommencement, et de fraicheur, surtout. Cependant, François D'Haene, lorsqu'il débarque à La Réunion, sur cette épreuve aux difficultés incomparables (164 km et 9 920 mètres de dénivelé positif) a comme un rendez-vous à honorer avec son destin, toujours avec prudence. Alors avant de prendre le départ il nous avait glissé ceci, heureux de revenir sur le lieu de ses triomphes de 2013 et 2014 : "C'est vraiment une grande aventure, Comme je dis souvent en ultra trail on ne sait jamais ce qui peut se passer. C’est cela qui fait la magie de ce sport. Sur la Diagonale des Fous, on a vraiment ce sentiment d’être tout petit face à l’épreuve."
Comme avant finalement
Le mot exploit à son endroit est une répétition dans ce décor si particulier de La Réunion. Encore et encore, avec de nouveau un chrono affolant (23h44mn) et des rivaux très loin de lui. Le récit de cette victoire, est un enchaînement de gestion de la fatigue autant que de concentration pour se conclure dans la douleur des derniers kilomètres au bord de l'épuisement. Constamment devant, François D'Haene est allé bien au-delà de lui-même. Comme avant finalement. Comme toujours. Comme en 2014, l'année où il était venu chercher à La Réunion le premier titre de champion du monde de l'Ultra-Trail World Tour.
Ralph Neplaz
Correspondant local de presse