Ce mardi midi, la circulation était difficile aux abords de l'A6 à Belleville. C'est en effet à cet endroit que les agriculteurs du secteur s'étaient rassemblés pour mettre en place un barrage filtrant (tout comme à Brignais et aux Ponts-Tarrets), à l'initiative de la FDSEA du Rhône et des Jeunes agriculteurs.
"Nous sommes là parce qu'on en a ras-le-bol, explique Laurent Courtois, éleveur de vaches laitières à Saint-Bonnet-des-Bruyères. On nous accuse de tous les maux de la terre. Mais ce qu'on fait est propre. Et on veut le montrer à la population."
Ils ont donc tenté de sensibiliser les consommateurs en distribuant des tracts aux automobilistes. "Aujourd'hui, les gens nous disent qu'ils aimeraient manger local. Tant mieux, nous sommes prêts à leur donner ce qu'ils veulent. Mais pour ça il faut nous aider."
Les agriculteurs beaujolais réclament également la fin des accords de libre-échange que sont le Ceta et le Mercosur, les aides promises après les états-généraux de l'alimentation et la mise en place d'un accompagnement pour la transition écologique. "On est très inquiets par rapport aux zones d'épandage. Si on respecte ce que le Gouvernement veut mettre en place (NDLR : fixer à cinq ou dix mètres la distance minimale entre les habitations et les zones de pulvérisation des produits phytosanitaires chimiques), la moitié des cultures va disparaître en France." La FDSEA demande surtout du temps pour pouvoir produire autrement.
La quarantaine d'agriculteurs s'est ensuite dirigée vers le marché pour continuer sa mission d'information. "On informe. On ne cherche pas à embêter les gens."
Si rien ne bouge, d'autres actions pourraient rapidement avoir lieu. "Aujourd'hui c'est un avertissement. Mais ça pourrait se durcir rapidement."
T.F.