Le gros du travail est déjà fait et à quelques jours de la fête, "il ne reste plus que des petits détails", assure le président de l'Interclasse en 3 de Villefranche, Denis Chaumat.
Effectivement, la vague des 3 s'apprête à déferler en Calade cette semaine et du côté des conscrits c'est déjà l'effervescence. "L'afterwork de vendredi soir à l'Atelier et la remise du drapeau dimanche ont commencé à faire bouillonner tout le monde", s'enthousiasme le président.
Denis Chaumat a intégré les conscrits de Villefranche à l'âge de 27 ans et depuis cette époque il s'occupe de la trésorerie de la classe 83. Désormais président de son interclasse, il défilera dimanche aux côtés de 320 conscrits.
Et cette année, pour la première fois depuis deux ans la fête se déroulera bien à la date traditionnelle de janvier. Une grande satisfaction pour le président qui affirme, "je suis content de revenir à cette date. Cette époque de l'année est un moment assez calme pour les gens du coup on a de la place pour ne penser qu'à ça. Cela ramène un petit coup de flamme durant cette période".
Rééquilibrage des générations et nouvelles adhésions
Sur l'ensemble des années de la 0 à la 9, le nombre de conscrits oscille à chaque fois entre 300 et 400 personnes par interclasse.
Selon Denis Chaumat, bien qu'elle ait pu être catégorisée de "ringarde" par certains durant quelques années, la coutume inscrite au patrimoine culturel immatériel français attire encore beaucoup de monde. Denis Chaumat tient d'ailleurs à préciser que depuis quelques temps les conscrits assistent à "un rééquilibrage entre les générations. Dans chaque classe on travaille en permanence sur : comment faire pour intégrer de nouvelles personnes ?"
Cette année, les conscrits ont procédé à quelques changements pour dynamiser la fête et en profiter davantage avec le public. "Après la retraite aux flambeaux du vendredi soir, nous proposons que les spectateurs nous rejoignent au marché couvert pour une soirée dansante. Nous avons également décidé de décaler la remise des clés des conscrits à la mairie au mercredi soir à 18 h au lieu du mardi initialement", commente le président de l'Interclasse en 3.
Dans cette dernière ligne droite avant le début des hostilités, il souhaite d'ailleurs à l'ensemble de ses conscrits pour ce week-end, "de n'avoir rien d'autre à penser que de faire la fête. C'est une semaine de parenthèse dans nos vies dont il faut absolument profiter !".
"Vague sexiste" : le président répond
En marge du défilé dominical de la 2 en octobre dernier, le collectif Nouvelle vague avait décidé de mener une action à l'encontre de la fête.
Les militants et militantes avaient décoré le rond-point des conscritsavec des robes, placardés des panneaux aux entrées de Villefranche insinuant que la ville était sexiste et collés des slogans tels que : "Mesdames planquez vos filles, les conscrits arrivent". À quelques jours de la fête, Denis Chaumat a bien voulu nous répondre sur cette polémique.
"On a le droit de débattre de tout, le problème, c'est que dans ce cadre, il y a eu une espèce de récupération politique. C'est facile de dire, "que des hommes = sexiste". Néanmoins si vous cherchez la définition du sexisme, c'est plus un problème de comportement d'hommes par rapport aux femmes.
Ce n'est pas le fait qu'il n'y est que des hommes ensemble. Les conscrits sont des hommes comme on en a dans la société. Il peut y avoir des machos au milieu d'eux mais il y aussi des personnes tout à fait normales qui respectent les femmes et leurs droits. Si cette image-là était écornée, on n'aurait jamais eu notre inscription au patrimoine immatériel.
Au moment où l'on avait fait notre demande au ministère de la Culture, à aucun moment la directrice nous a dit que cela posait un problème qu'il n'y ait que des hommes.