Il a débuté sa carrière en 2000 à Meyzieu-Villefranche, club qu'il a quitté en 2008, pour tenter sa chance dans le monde professionnel en Espagne. "En France, le handibasket se pratique uniquement en amateur et à l'étranger, ils font des contrats professionnels pour les joueurs donc je voulais voir ce que ça donnait", dit-il. Pour Le Patriote, David Levrat se confie sur son parcours et la place du handisport dans la société.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire du sport ?
Je pratiquais déjà le basket, et quand on m'a coupé la jambe à 13 ans, ma seule hantise, c'était de ne plus pouvoir rejouer. On m’a expliqué que je pouvais rejouer assis. Au début, je ne comprenais pas trop. J’ai commencé par aller voir une première équipe de handibasket qui jouait à Lyon. Il y avait uniquement des personnes plus âgées, j'ai eu un peu peur et je me suis dit que ça ne m’intéressait pas trop. Puis, j'ai vu une deuxième équipe, celle de Meyzieu-Villefranche, qui s’entrainait à côté de chez moi. Là, c'était une équipe avec des jeunes, des moins jeunes et ça allait à 2000 à l'heure et je me suis dit ça, c'est un sport pour moi.
Que pensez-vous du fait qu’il n’y ait plus d’équipe de basket à Villefranche, ayant débuté le handisport ici en Calade ?
C'est regrettable parce que c'est un club qui a progressé. Quand je suis arrivé, on était en dernière division et on est remonté. On a même fait 5e de 1ere division et qualifié le club pour la première fois en Coupe d'Europe.
Au niveau de la place du handicap dans le sport, trouvez-vous que vous êtes bien représentés ?
En France, il y n'a aucune reconnaissance. C'est bien d'en mettre un petit peu à la télé quand il y a les Jeux Olympiques. À part ça, dans des petites villes où il n’y a pas beaucoup de sports valides, ils arrivent à avoir 100, 200 personnes dans le public, mais dès qu'on arrive dans des métropoles comme Lyon, Grenoble, Lille, c'est impossible, il y a du football, il y a du rugby et le handibasket passe au second plan.
C'est quoi la force du handibasket et du handisport en général ?
C'est d'être autonome. En fait, on a adapté ce sport pour se servir des gymnases des valides, ce sont les mêmes gymnases que les valides donc on peut se débrouiller seul, c'est juste qu'il manque du supporter, c'est dur à attirer par le fait qu'il n’y a pas de catégories d’âge, les équipes sont mixtes. Par exemple, dans un club de valides, quand la grande équipe senior joue, tous les jeunes viennent avec les parents et ça fait du monde. Nous, on ne peut pas avoir ça. C’est que du bouche-à-oreille, les personnes viennent voir une fois mais ils restent rarement. Après le handibasket, ça reste une famille et c’est sympa.
On peut même enlever le "handi" car c'est du sport
Concernant les 50 ans de Handisport Villefranche, était-ce important pour vous de participer ?
Si on devait résumer, le handisport pour vous c’est ?
Le handisport, on peut même enlever le "handi" car c'est du sport. Pour moi, c'est l'endroit où je vais pour me dépenser, me défouler, passer un moment avec les collègues.
Propos recueillis par Morgiane Selselet Attou - Correspondante locale de presse