Elle passe en direct sur BeIN Sports ce lundi 11 mai. La veille, le cauchemar avait déjà commencé pour Pozzovivo, victime d'une chute causée par l'intrusion d'un spectateur à vélo dans le peloton. Mais il avait rejoint l'arrivée à Gênes, frustré, en colère mais valide. Il en sera tout autrement ce lundi 11 mai qu'il terminera sur un lit d'hôpital, souffrant d'un traumatisme crano-facial assez grave. C'est la troisième étape d'un Tour d'Italie parti grand train et qui, c'est le lot de ces grands Tours, n'offre que peu de répit aux coureurs, ce dès le départ. L'image d'une frayeur interminable. On y voit le leader de l'équipe AG2R, Domenico Pozzovivo à terre, en sang, casque brisé par la violence de la chute, et son fidèle coéquipier Hubert Dupont, dossard numéro 5, qui vit l'instant dans une angoisse terrible en attendant l'arrivée des secours. "Je suis resté à ses côtés pendant près de deux minutes, c'était des minutes très très longues, Domenico ne bougeait plus", confiera le coureur ansois, le lendemain soir à son hôtel, encore marqué par l'abandon de celui qui était considéré comme le leader de l'équipe AG2R La Mondiale, avant le départ du Giro. Avant d'ajouter : "J'ai vraiment eu très peur pour lui. Et juste avant de repartir, je l'ai vu respirer à nouveau, mais la suite de la course a été très éprouvante. On reste des sportifs et on va continuer à faire le travail".
"Prendre des échappées"
D'une autre manière. Avec d'autres objectifs, revus à la baisse. Et on s'est souvenu des ambitions de Dupont, la semaine dernière, avant le départ et ce contre-la-montre par (San Lorenzo AlMare-San Remo) où son équipe termina 14e. Il y avait à l'horizon de cette édition du Giro ceci : "On visera un top 5 pour Pozzovivo et pour le classement par équipe, j'ai du mal à croire que l'on sera en mesure de reproduire cette performance, à savoir gagner à nouveau comme en 2014". Et en 2015, c'est effectivement mal parti. Désormais sans Pozzovivo, c'est un autre Giro qui commence assure Dupont : "La perte de notre leader va changer la donne. Nous allons tenter de prendre des échappées car nous n'avons plus de coureur capable de viser la gagne dans les sommets ou au sprint". Et pour le classement par équipe?? "C'est plié", se désole Dupont, qui n'est pas loin de penser qu'il est en train de vivre un des Tours d'Italie les plus malchanceux, dans ses décors transalpins où il place habituellement tant d'espoir dans sa saison. Mais il reste encore plus de deux semaines de course et, qui sait, une porte peut toujours s'ouvrir lors des étapes de moyenne montagne à venir. Pour l'heure, au soir de la quatrième étape, Dupont occupait la 88e place au général, à 28?minutes du leader, l'Australien Simon Clarke.
Ralph Neplaz
Correspondant local de presse