"Même le pape les aurait insulté." Pour justifier ces mots on ne peut plus crus, le jeune bellevillois qui comparaissait mardi à la barre du tribunal de grande instance de Villefranche était prêt à tout.
Les faits remontent au 10 juillet 2015. Le prévenu, excédé par un problème de plomberie qui l'empêche d'utiliser ces WC depuis plusieurs jours, pète les plombs lorsqu'il aperçoit, dans sa résidence, deux employés de l'Opac, le bailleur social propriétaire de l'immeuble où il réside. Là, les insultes pleuvent. "Bande de branleurs, bande de cons…" C'est tout un florilège de mots doux qui sort de la bouche de ce père de famille. "Ça faisait trois jours que j'harcelais l'Opac pour qu'on vienne réparer mes toilettes. J'ai un peu perdu mon sang froid c'est vrai, mais à ma place, tout le monde aurait fait pareil."
S'il reconnaît les insultes, qui ont également été proférées au téléphone envers d'autres employés de l'Opac, le prévenu ne comprend pas ce qu'il fait à la barre. "C'est une honte de passer au tribunal pour ça !""Et vous ne pensez pas que c'est une honte d'insulter des employés en charge d'une mission de service public?", réplique la présidente.
Pour la représentante du ministère public, Séverine Desgranges, "les agents de l'Opac, comme les policiers ou le personnel de santé, sont de plus en plus victimes de la frustration de leurs concitoyens." C'est pour cette raison qu'elle a réclamé 600 euros de préjudice moral pour les deux employés insultés.
Le jeune homme au "sang chaud", comme il se décrit lui-même, sera finalement condamné à payer 100 euros pour le préjudice moral et 150 euros pour les frais de justice des victimes. Il devra également s'acquitter d'une amende de 500 euros.
T.F.