La naissance officielle de Villefranche date du XIIe siècle. Si on parle de 1140, il n’est pas non plus impossible qu’elle ait eu lieu un peu plus tôt dans le temps. A l’époque les sires de Beaujeu accroissent leurs possessions vers le Sud. Ils mettent la main sur la seigneurie de Limas, qui comprend des terrains jusqu’à la Saône. Mais dans le même temps ils se rapprochent d’Anse, limite du territoire des archevêques-comtes de Lyon avec qui ils sont en conflit. Les sires de Beaujeu décident donc de construire un endroit qui pourrait profiter du passage et qui pourrait garder un œil sur la citadelle d’Anse. Ils souhaitent contrer l’expansionnisme des archevêques de Lyon. La tour de péage se trouve alors porte d’Anse et la ville s’étire du nord au sud, sur le grand chemin de Bourgogne (rue Nationale).
Libertés et franchises
Pour attirer les populations à s’installer dans cette ville nouvelle, les sires de Beaujeu leur octroient des libertés et des franchises. Celles-ci sont d’ailleurs à l’origine du nom de Villefranche. En s’installant, les habitants payent moins d’impôts. S’ils restent un an et un jour, jurent fidélité au seigneur et à la charte, ils deviennent par la même occasion bourgeois de la ville. Ils peuvent aussi acheter un terrain et s’installer. Au vu des clauses, on peut imaginer que beaucoup de vagabonds ont trouvé refuge dans la ville, tout comme des marchands et artisans. Au contraire, aucun chevalier n’était accepté à Villefranche. Pas de noblesse d’épée donc, mais une ville qui prospère à l’abri des pouvoirs arbitraires.
Article tiré du supplément Les 100 histoires en Beaujolais - Val de Saône édité en 2015.
