Les travaux sur le canal qui relie le port de Pont-de-Vaux à la rivière Reyssouze ont pour but d’éviter l’effondrement des berges de la rive droite. Ils font appel à deux techniques en fonction des contraintes. D’abord la réalisation d’un renfort en génie végétal sur les 400 premiers mètres.
Selon les techniciens, les plantes utilisées se multiplieront, fixeront le sol et réguleront le débit. Sur les 500 mètres suivants, des palplanches, longues pièces métalliques en forme de cônes enfoncées verticalement, seront installées.
Une piste créée le long du canal de la Reyssouze
Pour épargner la RD933A qui pourrait ne pas supporter les aller-et-retour des engins de chantier, la création d’une piste a été décidée sur la rive gauche du canal. Ces aménagements seront utilisés pour créer en amont de l’écluse un ponton de pêche accessible aux personnes à mobilité réduite.
Les travaux devraient être terminés à l’approche de l’été 2022 et leur coût, à la charge de l’intercommunalité sont chiffrés à environ 1,37 M€. L’Etat, le Conseil régional Auvergne/Rhône-Alpes et le Département de l’Ain mettront la main à la poche.
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Histoires de canal
De l’eau a coulé depuis 1753… "A l’époque, à Pont-de-Vaux le commerce battait son plein", racontent les chroniques de l’époque. Il parait que la circulation était difficile et que la plupart des marchandises arrivaient en ville par la rivière la Reyssouze. "Les bateaux étaient halés avec difficulté, du fait de la variation du niveau d'eau et des méandres de la Reyssouze", précisent les historiens locaux.
L’idée est alors venue du creusement d'un canal pour relier la Saône au port de Pont-de-Vaux. En 1783, les travaux commencent, vite interrompus par la Révolution. Ils reprennent plus ou moins, jusqu’à l’intervention de Napoléon en 1810. Malheureusement, l'Empire en guerre a d'autres préoccupations.
Les archives livrent ensuite plusieurs dates. C’est ainsi qu’on apprend qu’en 1840, une crue de la Saône a recouvert le centre-ville et qu’en 1843, le canal a été achevé par l'Etat. En 1905, un projet d'agrandissement de l'écluse n'aboutit pas à cause du manque de rentabilité. En 1934, l'entretien et l'exploitation sont concédés au Département de l'Ain pour 20 ans avant de retomber dans le domaine public fluvial et d’être déclassé.
Au milieu des années 1980, les alertes du maire de l’époque ne parvenant pas à convaincre, il a tout de même bien fallu se rendre à l’évidence : "L'écluse tombait en ruine, les perrés étaient noyés sous la végétation, le chenal navigable complètement envasé et le barrage de retenue en bien mauvais état."
L’intervention de l'institution interdépartementale des Bassins Rhône-Saône va changer la donne. Le site étant reconnu « comme un pôle structurant potentiel de la Saône », différents partenaires sont mobilisés : le SIVOM du canton de Pont-de-Vaux (ancêtre de la communauté de communes), le Conseil général de l'Ain, la Région Rhône-Alpes et l’Europe.
A l’été 1992, des travaux sont engagés sur trois ans. Une écluse est construite, en partie manœuvrable par les plaisanciers. Le canal est curé pour accentuer le tirant d’eau et les ponts sont rénovés. Le barrage est reconstruit et le port se voit doter d'une capitainerie et de pontons permettant l'accueil de 40 bateaux. Avant d’autres chantiers menés plus tard, jusqu'à celui d'aujourd'hui.