Unis pour peser dans la balance : au tiers-lieu la Bobine de Lamure-sur-Azergues, les communautés de communes Beaujolais Pierres dorées, du grand Charolais, du Brionnais sud et la communauté d'agglomération de l'Ouest rhodanien ont signé une convention de partenariat visant à développer et améliorer la ligne de TER Paray-le-Monial/Lyon, qui traverse leurs territoires.
Ensemble, ces collectivités vont lancer une grande étude sur cette ligne, qui durera deux ou trois mois. Ces résultats seront ensuite remontés à la SNCF et aux Régions. Car depuis la loi Lom (loi d'orientation des mobilités) de décembre 2019, les établissements publics de coopération intercommunales – dont font partie les communautés de communes - peuvent prendre part au développement des mobilités, compétence jusqu'alors détenue par les régions.
Le matin de la signature de ladite convention, aucun représentant d'Auvergne-Rhône-Alpes ou de Bourgogne-Franche-Comté n'est présent dans la salle, malgré des invitations. "Il ne devait pas y avoir de train à l'heure", glisse malicieusement Daniel Pomeret, maire d'Anse et président de la Communauté de communes Beaujolais Pierres Dorées. À elles quatre, les intercommunalités signataires représentent environ 180 000 habitants, et espèrent ainsi porter une voix plus forte et unie au sujet de la ligne.
Le cadencement en ligne de mire, mais pas que
Cette ligne est essentielle pour ces territoires : desservant les pays charolais et brionnais, elle passe ensuite par la vallée de l'Azergues pour atteindre Lyon, desservant les quatre intercommunalités de communes au travers de neuf gares.
Pour Patrick Bouillon, vice-président à la mobilité de la Communauté de communes du Grand Charolais "Elle représente un cordon ombilical nous relit à Lyon". Un lien à préserver et à améliorer, car la ligne souffre pour l'instant de plusieurs problèmes : un cadencement peu élevé – quatre aller-retours par jour -et une impossibilité de croisement des trains allant dans les deux sens, faute de zone d'évitement, limitent son attractivité.
Son développement aurait pour les intercommunalités et leurs habitants des avantages multiples. Écologique d'abord, en réduisant l'usage de la voiture individuelle : à titre d'exemple, près de 5610 véhicules transitent chaque jour entre Lamure-sur-Azergues et Lyon, une fréquentation en augmentation de 3,9 % depuis 2015.
Mais aussi un atout pour l'attractivité de ces territoires, l'essor de la ligne permettant d'attirer de nouveaux profils, tant en termes d'installations que de tourisme.
"La Région brille par son absence"
Présent le jour de la signature, le maire de Lozanne Christian Gallet ne cachait pas son agacement face au sous-développement de la ligne. "On observe une baisse du service proposé depuis de nombreuses années", peste l'édile.
Baisse de qualité, manque de personnel dans les gares, ces dernières n'étant en sus souvent pas accessibles aux personnes à mobilités réduites. "Nous, nous devons rendre accessibles tous les bâtiments publics sur nos territoires : pourquoi n'est ce pas fait pour les gares", questionne l'édile.
À Lozanne, environ 1 000 personnes empruntent quotidiennement la ligne, contre 1 500 usagers il y a 7 ou 8 ans. De cette convention, Christian Gallet attend "du poids et de l'écoute envers l'ensemble des protagonistes de la ligne. Ce matin, la Région brille par son absence".