Le Patriote : "Dans quel contexte se déroule cette rentrée pour la ville de Villefranche??"
Bernard Perrut : "La rentrée est marquée par une situation tendue pour les finances publiques après l'annonce du gouvernement de baisser certaines dotations. Pour Villefranche, nous avons chiffré cette perte à 3,7?millions d'euros sur le mandat. Je vais pousser un coup de gueule à ce sujet lundi à l'occasion du conseil municipal. Et je vais proposer de signer une motion déposée par l'Association des maires de France.
Je regrette que l'on ne tienne pas compte des efforts effectués par la Ville en matière de rigueur budgétaire. Il faudra encore rationnaliser, mieux gérer, afin que les conséquences soient limitées pour les Caladois."
Quel jugement portez-vous sur le fonctionnement de la nouvelle majorité municipale, six mois après son élection ?
"Je suis très satisfait de cette équipe qui affiche une grande cohésion au-delà de la diversité des âges et des sensibilités. Les nouveaux élus apportent une vision, un regard neuf. Par ailleurs, le principe de collégialité est plus fort que lors de mon premier mandat. Ce n'est pas le maire qui décide de tout et tout seul."
Ambiance au conseil : "La critique est facile"
Comment qualifieriez-vous les rapports entretenus avec les trois oppositions municipales ?
"Je regrette que les oppositions ne soient pas plus actives et constructives en commission alors que c'est là que s'effectue le travail de fond. En séance publique au conseil municipal, la critique est facile ! Cela dit, nous respectons beaucoup les oppositions. Nous allons présenter lundi au conseil un véritable règlement intérieur qui tiendra compte des attentes de chaque groupe. Le document qui devrait être adopté a été construit en totale concertation."
Quels sont les projets phares qui se profilent à Villefranche??
"Nous allons inaugurer le nouvel hôtel de police début novembre et le Pôle gérontologique en octobre. Celui-ci comprend à la fois un foyer-logement et un EHPAD. La structure petite enfance conjointe "CAF et Ville" dans le parc Vermorel a ouvert ses portes. Ce sont trois équipements qui marquent cette rentrée. Les travaux de l'îlot Blanc/Jardiniers ont démarré. Il est prévu des logements et des bureaux avec plus de deux cent trente places de parking souterrain. Le but étant aussi que ce quartier soit doté d'espaces verts et d'un chemin transversal entre la rue Victor-Hugo et la gare. Ce sont les projets phares de la ville.
Dans le cadre de travaux dits à court terme, je citerai le Pôle gymnique avenue Saint-Exupéry au centre-ville pour que les associations, les scolaires, puissent bénéficier de différentes activités. Les travaux qui ont débuté vont durer un an. Ceux concernant l'équipement sportif se poursuivent à Béligny."
Stationnement : "Le vrai problème c'est autour de la gare"
Et quid de l'éco-quartier ?
"Il s'agit d'une grande réalisation mais cela ne va pas toujours au rythme que l'on veut parce qu'il y a, par exemple, les contraintes des fouilles qui seront peut-être réalisées. Nous avons voulu également conserver le caractère patrimonial de l'usine Marduel. Il a donc fallu revoir certains points sur les plans. Nous avons dû prévoir un local pour sauver les chauves-souris. La mosquée reste quant à elle au même endroit.
Sur plusieurs sites de Villefranche, sont prévus également des petits travaux de voirie, d'aménagement, de trottoirs attendus par la population."
En matière de stationnement, des rumeurs font état de nouvelles zones bientôt payantes, notamment autour du 210 en Beaujolais…
"Le plan de stationnement fonctionne bien, avec des tarifs parmi les plus bas de France, et la concertation la plus large possible. Oui, il est évolutif. Mais rendre payante la zone autour du 210 en Beaujolais, ce n'est pas d'actualité.
Pour moi, le vrai problème se pose plutôt autour de la gare. Je demande à la communauté d'agglomération et à la Région Rhône-Alpes de prendre leurs responsabilités afin que soient créées des places supplémentaires. Seules 17 % des voitures stationnées appartiennent à des Caladois. Et la Ville a déjà fait beaucoup en la matière."
Quel avenir pour la Maison Vermorel ?
"Le but est de donner à ce lieu l'esprit innovant qui fut la caractéristique de Victor Vermorel. Une étude va être lancée par un cabinet. Dans quelques mois on jugera de la faisabilité ou pas."
L'ouverture d'une nouvelle salle a été évoquée lors de conseils municipaux et pendant votre campagne électorale. Où en est le projet ?
"Actuellement, les salles municipales sont louées parfois trois fois par jour. On se rend compte que le besoin d'une salle supplémentaire pour des spectacles, des conférences, etc., est plus important qu'on ne le pensait. Nous sommes en train de regarder quels sont les lieux qui se libèrent sur la ville et qui pourraient être rénovés ou si l'on doit envisager une construction."
Marché de Noël : "On va changer de formule"
Evoquons les animations de fin d'année. Qu'allez-vous faire pour conforter celles liées au beaujolais nouveau ? Après l'échec du marché de Noël en 2013, l'expérience sera-t-elle renouvelée??
"J'ai trouvé un accord entre les Beaujolais runners et les Calades pour le passage du marathon rue Nationale. Cette décision n'a pas été imposée, mais construite. Concernant le marché de Noël, les commerçants occupant les chalets n'avaient pas tous joué le jeu en 2013. C'est pourquoi la formule va changer en 2014, avec des ouvertures uniquement les vendredis, samedis et dimanches durant trois semaines. Il y aura une thématique et des exposants différents chaque week-end. Quant à la patinoire, la surface de glisse bénéficiera d'une amélioration technique."
La rentrée scolaire a été marquée par l'instauration des Nouvelles activités périscolaires. Quelles sont les premières observations??
"Concernant les nouvelles activités périscolaires, 2 200?élèves sont inscrits à ce jour. Nous avons 94 intervenants plus 22 référents. Il nous en manque encore une cinquantaine. La seule difficulté que nous avons rencontrée, c'est que beaucoup de parents n'ont pas inscrit leurs enfants dans les temps. Ils avaient une date à respecter, soit du 15 juillet au 21?août. 1?400 se sont enregistrés hors délai."
Est-ce que l'information pour l'inscription n'a pas été donnée tardivement ?
"Une information a été donnée par oral, par écrit et avant la fin de l'année scolaire."
Oui, tout juste avant…
"On ne pouvait pas aller plus vite. En plus, le service pour les inscriptions était ouvert en juillet et en août. Concernant ces nouvelles activités périscolaires, un double diagnostic sur le fonctionnement sera établi en début d'année 2015, puis au mois de juin. On pourra dire à l'Education nationale et aux Caladois, tant en terme de fonctionnement qu'en terme de financement, ce qui va ou ce qui ne va pas et si l'on peut continuer. La participation aux activités périscolaires est gratuite."
Au-delà de votre mandat de maire, vous êtes également missionné – en tant que vice-président de l'agglo – pour développer les relations avec les élus du Département et ceux de la métropole lyonnaise. Où en est le dialogue ?
"Après les annonces de Manuel Valls, le Conseil général du Rhône a logiquement cessé les repérages pour s'installer à Villefranche. Mais notre ville sera la tête de pont du nouveau département créé par la partition avec la métropole.
Par ailleurs, j'ai engagé des liens avec le pôle métropolitain lyonnais. Il y a quelques années, j'étais contre l'entrée de l'agglo de Villefranche dans cette structure. Aujourd'hui, j'y suis favorable car nous sommes plus forts. Mais rien n'est défini. Il faut que cela apporte quelque chose à notre agglomération."
Wauquiez ?
"Pas plus proche de lui que d'un autre"
On connaît votre sensibilité en ce qui concerne l'emploi des jeunes. La ville de Villefranche a-t-elle signé des contrats d'avenir??
"La ville ne s'est pas engagée dans ce type d'emplois parce qu'elle a préféré, lorsqu'elle en avait la possibilité, engager des jeunes dans des emplois qui pouvaient être vacants. Il y a des exemples précis."
Sur quels dossiers travaillez-vous à l'Assemblée nationale ?
"Je suis intervenu la semaine dernière sur la loi vieillissement. Vous en avez fait l'écho. Je serai présent sur le projet de loi portant sur le financement de la sécurité sociale, sur le texte concernant la santé et je travaille également sur la commission d'enquête au sujet de l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail."
Au niveau national, l'actualité politique de la semaine est marquée par le retour de Nicolas Sarkozy. Vous êtes membre du groupe Droite Sociale lancé en 2010 par Laurent Wauquiez. Etes-vous en accord avec le ralliement de ce dernier au profit de M. Sarkozy ?
"Je suis un élu politique pragmatique. Je me déterminerai lors du vote pour la présidence de l'UMP en fonction du projet le plus utile pour notre pays, susceptible de rassembler le maximum de Français.
Laurent Wauquiez ? J'ai beaucoup travaillé avec lui lorsqu'il était au gouvernement en charge de l'emploi, et je partage sa détermination à défendre les classes moyennes et le pouvoir d'achat des Français. Mais je ne suis pas plus proche de lui que d'un autre. Il s'est prononcé pour Nicolas Sarkozy, mais j'attends pour ma part de connaître les projets des trois candidats, et bien évidemment de mes collègues députés Le Maire et Mariton."
La loi sur le non-cumul des mandats a été définitivement adoptée. Vous demeurez pourtant un défenseur de ce cumul…
"La complémentarité des deux fonctions est essentielle. La connaissance du terrain nourrit mon travail parlementaire, et inversement mes fonctions au niveau national sont importantes pour la ville. Tout cela me paraît en effet très cohérent."
Entretien réalisé par Laurence Chopart et Julien Verchère