En 2005, l'épouse d'Alain Charnay découvre qu'elle est atteinte d'une leucémie très agressive. Les moyens classiques comme les traitements à base de chimiothérapie et radiothérapie restent peu efficaces et ne permettent une rémission que dans 10 % des cas. Seule une greffe de moelle osseuse permet d'espérer des chances de guérison trois à quatre fois supérieures aux moyens classiques.
La difficulté des greffes osseuses est de trouver un donneur compatible éventuellement dans la famille ou encore parmi un fichier international de donneurs volontaires. Faute de donneur compatible, l'épouse d'Alain Charnay n'a pas pu bénéficier d'une éventuelle greffe et la leucémie l'a emporté en 2007.
Pendant cette longue période, Alain et quelques proches ont décidé de s'inscrire au fichier international des donneurs de moelle. Cette démarche est simple : il suffit de s'inscrire sur un registre de donneurs volontaires et de définir son groupe tissulaire par une prise de sang.
Dix ans plus tard, alors que tout cela commençait à s'estomper doucement dans la mémoire d'Alain Charnay, il est contacté par l'EFS (Etablissement français du sang) qui l'informe de son éventuelle compatibilité avec un malade en attente de greffe. A partir de cet instant, tout va très vite : prise de sang, examens divers et programmation du prélèvement.
UN COURRIER POUR DIRE "MERCI"
Mais quelle ne fut pas la surprise d'Alain, lorsqu'il est contacté par l'hôpital il y a quelques semaines, qui lui transmet un courrier de remerciement de la part du receveur anonyme, bien entendu, qui a bénéficié d'une greffe en mai dernier.
Pour Alain Charnay, l'émotion est à son comble, il a par une simple démarche humanitaire modifié le cours d'une vie et sans doute redonné la vie… "Par un simple geste que je considère comme naturel, j'ai peut-être sauvé la vie d'un inconnu. C'est un grand bonheur de participer à un ce moment extraordinaire. Je ne peux qu'encourager tout un chacun à s'inscrire sur le fichier de donneurs apportant ainsi un peu d'espoir à tant de malades en grande détresse".
Jean-Philippe RÉGNAT