Ce mardi, ils étaient six militants d'ANVCop 21 Beaujolais Val de Saône à comparaître à la barre du tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse pour le vol du portrait du président Emmanuel Macron commis le 2 mars dernier dans la mairie de Jassans-Riottier.
Lors de l'audience, les "décrocheurs", tous originaires du Beaujolais, ont reconnu les faits. "Par ce geste symbolique, nous voulions dénoncer une urgence climatique qui, elle, est bien réelle, a expliqué à la barre Nicolas Guérini, l'un des militants. Nous voulons attirer l'attention de nos gouvernants. Et après nous être tous mobilisés lors de marche, d'actions pédagogiques ou de mouvements citoyens, nous avons décidé de passer à la désobéissance civique." Pour Philippe Muraille, lui aussi poursuivi, les activistes ont "touché à un symbole de la république pour en faire un symbole de l'inaction climatique".
Cinq des militants étaient également poursuivis pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement biologique, le 11 mars, à la gendarmerie de Trévoux. "Ça me semblait démesuré par rapport à l'action qu'on a menée", a expliqué à la barre Hélène Lacroix-Baudrion, une des personnes poursuivies.
Le procureur a demandé 2000 euros d'amende pour cinq des militants et 1000 euros pour le sixième (qui s'est lui soustrait au prélèvement). Des réquisitions jugées "très dures" par Anne-Sophie Trujillo, l'une des prévenues, à la sortie du tribunal. La décision a été mise en délibéré pour le 12 juin prochain.
Si une quarantaine de portraits présidentiels ont déjà été réquisitionnés depuis le mois de février, il s'agissait du premier procès de ce genre en France.
T.F.