C’est une montagne quand ses voisins Tourvéon, Monnet ou Saint-Rigaud sont des monts, sans doute pour souligner sa singularité. Atteindre son sommet n’est pas une mince affaire, que ce soit en vélo par la route d’Avenas (D136), à pied par les sentiers balisés par l’Office de tourisme Beaujolais monts et vignoble ou encore à travers les chemins de vigne avec les Fous de Rochefort, ces fondus de course qui, tous les mercredis soir, gravissent la montagne le plus verticalement possible à partir du stade de Beaujeu.
Si la pente est très rude quel que soit le moyen pris pour grimper, les courageux sont récompensés à l’arrivée par le point de vue exceptionnel qu’ils découvrent sur la vallée et bien au-delà. Une table d’orientation leur permet de comprendre la topographie des montagnes et des villages aperçus. Ils découvriront aussi, s’ils ne l’ont pas vue depuis Beaujeu, une grande croix blanche, de 6 mètres de haut et 40 cm d’épaisseur, présente depuis près de 90 ans. Réalisée à Lyon, il a fallu à de solides bœufs une belle énergie pour en monter les éléments depuis Beaujeu : elle pèse 1 200 kg ! Lors de sa bénédiction, en 1931, l’archiprêtre a incité les Beaujolais à lever leurs yeux vers cette croix pour demander protection.
La Montagne de Rochefort, à cheval sur les communes des Ardillats et de Beaujeu, sert aussi d’appui au village d’Avenas. C’est par là qu’Antoine Duligier-Testenoire, notaire à Ouroux, était passé pour aller à Beaujeu le 30 novembre 1864, par une tempête de neige. Une stèle à sa mémoire est dressée non loin de la Croix Callet, toute proche de Rochefort, car il n’est jamais arrivé à Beaujeu… mais les tempêtes de neige se font rares maintenant !
Article tiré du supplément Les 100 lieux en Beaujolais - Val de Saône édité en 2018.